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Fêtes du centenaire. (A. Rouquet amicaliste) (2)
Dernier des 4 articles publiés par A. Rouquet.
En 1981, l’Association pour le Centenaire, créée à cet effet, organisa les fêtes du dit Centenaire du Lycée ; elles durèrent toute une semaine et permirent de vérifier la bonne santé du lycée. Elles furent aussi l’occasion de retrouvailles parfois émouvantes entre les anciens venus par centaines assister au match de rugby qui opposait les Francs joueurs au passé glorieux à l’équipe du lycée de Rodez ; aux conférences (sur le racisme notamment), aux concerts (la Chorale du Millénaire) etc... Une inauguration cérémonieuse avait ouvert cette semaine.
Le coût en fut supporté par l’association, qui avait réalisé assez de bénéfices en vendant divers produits (tee shirts, vin d’Aquitaine, gravures, brochures du Lycée éditées par Pierre Wirth ancien professeur du lycée, et autre brochure sur les recettes culinaires auvergnates, « Lo Companatge » etc…)
Ajoutons enfin que l’Ecole de la Marine Nationale reconnaissante au lycée de l’avoir hébergée pendant la guerre apporta sa contribution à ce financement.
Ainsi l’établissement abordait sereinement le nouveau siècle qui s’annonçait, avec un corps professoral solide. Ses enseignants ne s’étaient pas laissés entraîner par les excès d’après 1968 tout en épousant pacifiquement les aspirations de la nouvelle société.
Ce constat nous conduit tout naturellement à évoquer les évolutions du lycée en cette 2ème moitié du XXème siècle.
Déjà, dès la fin de la seconde guerre mondiale, l’école de la marine de Brest avait quitté l’Annexe aussitôt affectée aux Normaliens qui, après le baccalauréat, y suivaient une année de formation professionnelle ; ceci jusqu’en 1956, année de l’ouverture de l’Ecole Normale au Roc Castanet.
C’est que la pression des effectifs se faisait de plus en plus forte après la guerre ! et puis l’évolution de la société vers plus de démocratie…. Le lycée devait ouvrir les classes secondaires à ces adolescents qui arrivaient des Cours Complémentaires ruraux de l’arrondissement et même au-delà. L’internat passait de quelques dizaines de pensionnaires à plusieurs centaines (jusqu’à dix dortoirs dans les années 70). Il accompagnait l’évolution globale des effectifs.
Les années 1960-1970 : les classes primaires quittent la cour 3 et rejoignent les groupes scolaires de la ville laissant la place à un premier cycle qui grandit en effectif mais le lycée restait toujours masculin jusqu’en 1976.
Cette année 1976 connut un important bouleversement, conséquence de 1968 qui imposait la mixité dans la plupart des lycées.
Le ministère promut donc la fusion des deux lycées de la ville, celui des jeunes filles (Jules Ferry) et celui des garçons (Emile Duclaux), au prix de quelques aménagements sanitaires.
L’Académie accepta également l’installation du premier cycle d’Emile Duclaux à l’ex lycée Jules Ferry qui devint collège. Cette mutation occasionna quelques réticences mais de nouvelles habitudes eurent rapidement raison des craintes des personnels et des familles.
Cette période connut également la disparition de l’enseignement et des pratiques religieuses au lycée. Disparurent aussi les goûters de 16 h ou 17 heures tirés des caisses à provisions où séjournaient des victuailles pendant plusieurs semaines (bonjour l’hygiène et les odeurs).
Fut également supprimé le service de la lingerie ; les internes emportaient leur linge chaque fin de semaine dans leur famille.
Et puis ce ne fut que plus tard que l’on retrouva cette ancienne salle de musique devenue l’atelier des agents techniques. Située au sous sol du bâtiment principal, attenante au fond de l’ancien gymnase, cette salle avait la particularité de présenter une fresque qui évoquait les arts martiaux. Et oui ! Puisqu’à l’ouverture du lycée c’était la salle d’armes ! (toujours le projet Napoléonien). Cette fresque fut restaurée dans les années 90 à l’initiative d’une élève de 2nde, talentueuse et opiniâtre, qui développa par la suite son goût pour les arts décoratifs dans une école prestigieuse en Italie. Enfin c’est de cette période que date la construction dans le parc du lycée, derrière le bâtiment principal du gymnase moderne avec des vestiaires s’il vous plait ! Ce gymnase fut adossé au bloc scientifique construit en même temps, destiné à l’enseignement de la physique, de la chimie et des sciences naturelles appelées plus tard sciences de la vie et de la terre (SVT). Ces deux équipements s’avéraient réellement indispensables dans les années 60.
Une autre innovation importante eut lieu en 1985 ; ce fut l’installation d’un service de restauration en libre service avec des équipements modernes et la possibilité pour les élèves de choisir enfin leur menu. Adieu les anciens réfectoires avec leur table de marbre !
Dans les domaines de l’esprit les mutations étaient tout aussi importantes. Déjà se faisait sentir chez les élèves et les parents le besoin d’individualiser et d’adapter au mieux les enseignements à chaque élève. Chaque année étaient proposées des options nouvelles en langues vivantes I, II, ou III, l’occitan, les arts graphiques, les enseignements renforcés, la création de la série B (économique et sociale) etc.…
Leur multiplicité et leurs combinaisons tournaient au cauchemar pour le Censeur qui établissait les emplois du temps ; pendant que les effectifs d’élèves en Latin et Grec fondaient comme neige au soleil.
Déjà aussi se faisait sentir l’aspiration pour les adolescents de bénéficier de temps de loisirs autres que les récréations. Signalons qu’après 1968, le ministère avait impulsé la création de Foyers socio éducatifs (FSE) en les dotant d’un vrai statut associatif. Ces FSE existent encore de nos jours même si le plus souvent leur activité est liée aux goûts de leurs animateurs du moment, et bénévoles bien sûr.
Cette aspiration des jeunes à plus d’individualisme eut pour autre conséquence l’abolition progressive de l’ordre et la discipline tels que prévus par le projet napoléonien (encore lui ! ) et qui étaient l’apanage du Surveillant Général. Il fallait donc créer une nouvelle fonction ; ce fut fait dans l’été 1971 qui assista à la naissance des Conseillers d’Education. Aujourd’hui cette fonction est incontournable dans la vie de nos établissements d’enseignement secondaire.
Après 1975-1980 le lycée construisait ainsi, progressivement, comme dans les autres lycées, de nouveaux modes de vie plus conformes à la société de cette fin de siècle. Il perdait beaucoup de rigidités, instaurait les travaux en groupe, décloisonnait les études du soir, humanisait l’internat qui perdait une partie de sa raison d’être grâce, ou à cause des ramassages scolaires. Le nombre des internes baissait et chaque élève pouvait bénéficier de plus d’espace et de confort.
Finalement cette deuxième moitié du XXème siècle avait dépouillé le lycée de la plupart des attributs qui avaient des fins militaires. Ce faisant, il avait conservé la qualité et le prestige de son enseignement. Il avait vécu ces dernières décennies en conjuguant les charmes du passé et les avantages de la modernité.
Les portes du lycée du XXIème siècle s’ouvraient.
Une refonte du contenu (l’informatique arrivait à grands pas avec les téléphones cellulaires, l’ordinateur…) et du contenant (rénovation et réaffectation des locaux) dessinaient les chemins de l’avenir !!............................................................ A.ROUQUET