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Bulletin de l'amicale (2021)

Index de l'article

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Sommaire

1ère de couverture : le parloir du Lycée (Pierre Soissons).

page 1 : Editorial

page 2 : Le mot du Proviseur

Quelle année 2020 !
page 3 : Association

Composition du C. A.

Deux assemblées générales

page 7 : Actualité

Des nouvelles du Lycée

La vie de l’Association Sportive

M. Gérard Bioulac

Petite information de La Maison des Lycéens

page 11 : Les élèves écrivent

A vos Plumes

Graines de poètes

page 18 : Les Anciens élèves écrivent :

La Corse impériale de Philippe Roucarie page
19 : Les professeurs écrivent

Le savant citoyen de Alain Cayre

4ème de couverture : contacter l’Amicale.

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Editorial

Vous voudrez bien m’excuser, s’il vous plaît, si ces premières lignes pour Le Bulletin de L’Amicale des Anciens

du Lycée Emile Duclaux ont pour objet la difficulté.

220 membres en 2007 / 80 membres, aujourd'hui, à jour de leur cotisation. 4500 de budget en 2007 / 2300 aujourd’hui.

L’association se voit privée du renouvellement de ses adhérents. Le conseil d’administration, défini à 21 membres, en compte 9 en janvier 2021. La « mise en sommeil » de l’Amicale, dès 2019, était discutée en assemblée générale.

C’est Emile Duclaux lui-même qui impulsa la création de l’Amicale des Anciens Elèves du Lycée d’Aurillac. Il en devint le président avec la promulgation de la loi de 1901 sur les Associations. Il en démissionna alors qu’allait s’apaiser quelque peu la tourmente de l’Affaire Dreyfus. (1)» L’association a, 120 ans après, les mêmes buts :

  • créer et resserrer les liens d’amitié entre les diverses générations d’anciens du Lycée Emile Duclaux / créer et soutenir des actions de solidarité en direction des élèves du Lycée Emile Duclaux et de jeunes issus de cet établissement.

Pourquoi, aujourd’hui, la perte d’attractivité est-elle si importante ? Parmi des raisons variées je tente d’en désigner quelques-unes :

    • La place des lycées, forte dans les consciences au temps de Duclaux, ne l’est plus. Ces dernières décennies de politiques éducatives démagogiques (objectif 80% de réussite au baccalauréat), de réductions systématiques, chaque année, des moyens alloués aux établissements (tentatives d’étouffements des langues anciennes ou autres que l’anglais, de l’enseignement des arts, de l’exigence intellectuelle et de travail.) ont terni le rayonnement des collèges et lycées. Les associations liées à ces écoles ont vu parallèlement leur étoile s’assombrir.
    • Les  outils  ont  évolué.  Le  précepteur  préféré  des  élèves  n’est-il  pas  de  nos  jours  l’indispensable

« smartphone » ?  L’image,  le  virtuel,  le  médiatique  proposent  des  modes  nouveaux.  Les  associations « Amicales » souffrent de la concurrence des « réseaux sociaux ».

    • Pour nos générations la scolarité au Lycée durait sept années, elle se déroule aujourd’hui en trois ans. L’attachement des élèves à l’établissement fait en partie écho à cette importante différence.
    • L’Amicale du Lycée Duclaux se voit pénalisée par son titre. Le mot « Anciens », actuellement, effraie quelque peu. Le respect, jadis inhérent aux Anciens, ne se retrouve-t-il pas débordé, à présent, par un jeunisme flamboyant ?
    • Nous devons nous interroger, me semble-t-il, sur le montant de la cotisation. Certes il se justifie par la gratuité du Bulletin annuel. Mais il prive sans doute l’association de nouveaux adhérents.

En intégrant le bureau de l’association j’ai deux volontés qui peuvent sembler paradoxales :

  • Ne rien détruire de ce qui a été, sur de longues années, construit. Conserver les activités, le mode de fonction- nement.
  • Tenter une ouverture à de nouveaux membres.

Pour le premier point : parution annuelle du Bulletin / animation d’un site internet / visite du Lycée / repas convivial suite à l’A. G. / gestion de la photothèque du lycée / participation financière et présence aux Jurys de A vos plumes et Graines de Poète / présence au C. A. du lycée / aides financières au lycée, à l’Association sportive, pour des projets pédagogiques / montage d’expositions... Une organisation visant aussi le gain de quelques deniers serait -elle envisageable ?

Pour le second projet, l’idée que je soumets à réflexion (prenons le temps !) est une période d’essai où nous ferions vivre deux associations : l’Amicale des Anciens, inchangée, qui en son sein veillerait sur une nouvelle venue dans une perspective de Société des Amis du Lycée Emile Duclaux. Certes des questions techniques de statuts, de cotisations, se posent d’emblée, mais ne semblent pas insurmontables. Peut-être la petite nouvelle pourrait- elle mieux convenir à des professeurs actuels ou récemment retraités, à des élèves gardant un bon souvenir de leurs trois années d’étude au vieux lycée d’Aurillac ?

Dans cette tentative, le Bulletin de l’Amicale , le site internet, pourraient-ils prendre une place centrale, fédératrice de forces vives, d’amoureuses et d’amoureux du Lycée Emile Duclaux ?

1-ROUQUET, André. Le Lycée Emile Duclaux. Aurillac : Maison des lycéens, 2015. p. 208

Janvier 2021, R. Valentin.

 


 

Quelle année 2020 !

Le mot du proviseur

 

Cette année aura été hors du commun… Le virus Covid-19 est venu troubler, au lycée E. Duclaux comme ailleurs, le fonctionnement habituel.

Alors que nous venions d’obtenir de belles réussites issues du travail des équipes, labellisation Etablisse- ment en Démarche de Développement Durable (E3D) de niveau 2 sur 3, qualification pour les finales natio- nales de deux équipes de l’association sportive (Volley filles et Handball garçons), nous voilà confinés du jour au lendemain, avec des élèves à la maison et un lycée vide. Quelle réalité difficile à vivre ! Nous devions orga- niser une exposition en collaboration avec l’Amicale pour les portes ouvertes du lycée et nous nous retrou- vons portes fermées !

Ce confinement, inédit et sans préavis à partir du 16 mars, nous a obligés à repenser complètement, dans un temps record et sans véritable préparation, les méthodes d'enseignement avec intégration de classes vir- tuelles, les modes de communication avec les élèves et les familles… Heureusement, enseignants et élèves pratiquaient déjà les ENT, espaces numériques de travail. Les serveurs, eux, n’étaient pas préparés à accueillir de telles sollicitations, alors les trois premières semaines ont été compliquées. Mais, avec beaucoup d'implica- tion et de travail, toutes les équipes ont fait face et se sont organisées pour accompagner au mieux nos élèves et leur permettre de poursuivre leur scolarité. Qui a dit que notre institution était un mammouth ! Début juin, notre lycée a été dans les tout premiers à accueillir les élèves et nous avons su les conserver jusqu’au dernier jour. Il faut dire que la grande majorité d’entre eux étaient pressés de revenir, car le distanciel n’égalera jamais le travail avec un professeur dans une salle de classe ! Le 3 juillet, un pique-nique est venu clore l’année, rem- placer le bal de promo et marquer pour les élèves de terminale une fin de scolarité au lycée pas comme les autres.

Alors que la fin de l’année se présentait plus sereine, avec un déconfinement et un retour bien gérés, nous avons dû faire face à la suppression d’une division de seconde du fait du retour à 14 classes de seconde pour les lycées publics sur le bassin d’Aurillac (hors ministère de l’agriculture). Ce fut une décision difficile à com- prendre et à accepter par une communauté qui avait tant donné !

La rentrée de septembre s’est déroulée presque normalement avec, cependant, les contraintes sanitaires rendues nécessaires pour préserver la santé des élèves et des personnels. Après les vacances de Toussaint nous avons dû subir un nouveau confinement, moins pesant que le premier, puisqu’il a préservé l’accueil des élèves en mêlant présentiel et distanciel. La 3ème semaine de novembre a cependant été délicate avec pas moins de neuf élèves et deux enseignantes touchés par la COVID, heureusement sans conséquences graves.

Deux événements positifs ont marqué la fin 2020. Le premier fut l’accueil du président Hollande. Ce der- nier répondait à l’invitation des élèves de l’UE Club (club Union Européenne) pour débattre avec nos élèves et pour partager ses connaissances et son expérience des relations européennes et internationales. Le second a été l’accord obtenu du Ministère pour l’ouverture d’une section internationale franco-espagnole de Bachibac. Cette formation permettra une double diplomation : le baccalauréat français et le bachillerato espagnol.

Alors que va nous réserver 2021 ? Nous espérons toutes et tous un retour à une situation sanitaire meil- leure et une sérénité retrouvée pour élèves et personnels !

Enfin, je tiens à remercier M. Balthazar pour l’action menée au service de l’Amicale et souhaite bonne chance à M. Valentin dans ses nouvelles fonctions : le lycée continuera à accompagner de son mieux cette association à l’avenir comme cette dernière le fait pour le lycée.

Patrick ALET, proviseur


Annulée suite au second confinement national du 30 octobre 2020


Association

Composition du conseil d’administration Année scolaire 2020-2021

Président : VALENTIN Roger

4, Chemin de la Source – 15130 Sansac de M.sse Tél : 06 32 44 63 63

Email :

Vice-Président : DURAND Maurice

11, Route de Pons – 15120 Montsalvy Tél : 04 71 49 21 65

Email :

Secrétaire : BALTHAZAR André

10, Rue Charles Dullin – 15000 Aurillac Tél : 04 71 48 42 10

Email :

Trésorier : SAINTEMARIE Jean-Pierre BP 20007 – 46210 Latronquière

Tél : 06 07 17 34 99

Email :

Présidents d’honneur

AMOUROUX Jean-Pierre Résidence Beau Soleil DELCAIRE Roger  8,  avenue des Réaux 15250

FAUBLADIER Alain

28, Allée Couderc 15130 Arpajon sur Cère Tél : 04 71 64 15 15

Email :

FIALON Georges

Brau 15290 La Ségalassière Tél : 04 71 62 23 38

Email : MAGRIN Jean-Claude

9 bis, rue des Cours Communes 92380

Garches Tél : 06 65 05 74 44 Email :

MAYENOBE Christiane

2, rue Roche Taillade 15000 Aurillac

Tél : 04 71 63 44 34

Email :

Rue F. et M. Mabit 15800 Vic sur Cère Jussac


Deux assemblées générales

Assemblée Générale initialement prévue le 4 novembre 2020 au Lycée.

Devaient être présents : André Balthazar, Jean-François Balthazar, Jean Besson, Gérard Bioulac, Jean-Paul Bonafé, Maurice Delort, Ginette Durand, Maurice Durand, Alain Faubladier, Christiane Mayenobe, Charles-Vincent Peytavy, Jean-François Pounhet, Jean-Pierre Sainte Marie, Roger Valentin.

Membres excusés : Jean Baysse, Michel Berger, Jacques Brunhes, Claude Chevenet, André Coudouel, Ma-rie Daguzon, Albert Daudé, Roger Delcaire, Raymond Gouttebroze¸ Georges Fialon, Pierre Lacroix, Mi-chel Lescure, Pierre Morzière, Jean Navarre, Philippe Roucarie, Pierre Vermenouze.

Rapport moral et point sur les activités 2019-2020 (JF. Balthazar) :

Depuis la dernière Assemblée Générale, le Conseil d’Administration s’est réuni 4 fois : 2 fois en 2019 (18 septembre et 6 novembre), 2 fois en 2020 (22 janvier et 23 septembre). Les comptes rendus en projet et ceux approuvés sont systématiquement mis en ligne sur le site dans les jours suivant la réunion. Ils sont donc accessibles à l’ensemble des adhérents inscrits sur le site.

Au cours de cette année, notre amicale a vu son élan stoppé net par la situation sanitaire. L’interdiction  des manifestations n’a pas permis de mettre en valeur nos projets et nos réalisations. Le Conseil d’adminis- tration avait commencé à mettre en œuvre les orientations fixées par l’Assemblée Générale de 2019 : organiser une exposition d’instruments anciens au sein du Lycée, organiser une visite du Lycée,

associer davantage l’Amicale aux activités sportives des élèves auxquelles elle participe financièrement, prévoir une activité culturelle le jour de l’Assemblée Générale, faire apparaître les adresses mail sur la liste des adhérents. Malheureusement, les circonstances n’ont pas permis de concrétiser ces projets qui avaient reçu un accueil très favorable et une aide appréciée du Proviseur et des professeurs :

  • L’exposition d’instruments scientifiques anciens avait été préparée par Jean-Pierre Sainte Marie et Alain Faubladier en liaison avec les professeurs de sciences et l’administration du Lycée. Le choix des instru- ments avait été opéré, les notices explicatives rédigées, la date (25 mars, journée « portes ouvertes » au Ly-cée) et le lieu (parloir) avaient été fixés. Le confinement et la situation sanitaire actuelle n’ont pas permis de réaliser cette opération, qui pourra être reprise dès que les circonstances le permettront.
  • La visite du Lycée était programmée en même temps que l’exposition, à l’occasion de la journée « portes ouvertes ». Il était prévu une participation des élèves pour guider les visites,
  • Des contacts avaient été pris avec les professeurs de sport pour faire évoluer nos relations vers une plus

grande visibilité de la participation financière de l’amicale à la vie de l’association sportive,

L’assemblée générale était prévue le 16 juin après midi et une visite du château d’Auzers avait été organisée le matin,

  • A l’occasion de l’envoi du Bulletin annuel, les adhérents ont été sollicités pour accepter de faire apparaître leur adresse mail sur la liste des membres de l’amicale. A part pour ceux dont l’adresse mail figure déjà sur cette liste, nous avons obtenu peu de réponses favorables.
  • Maurice Durand et André Balthazar ont participé au jury des concours littéraires dont les prix devaient être remis en décembre. La manifestation prévue pour le vingtième anniversaire des concours littéraires a dû être reportée à l’année prochaine.
  • Jean Besson a continué à alimenter la photothèque. Ces photos sont accessibles sur le site internet de l’amicale régulièrement mis à jour et entretenu par Jean Navarre et dont la fréquentation continue à augmenter. A ce jour 233 personnes sont inscrites sur le site, soit 18 de plus que l’an dernier, ce qui a représenté 1890 connexions pour 9974 pages consultées.
  • Au-delà de ces activités, l’amicale a été représentée par : Gérard Bioulac au Conseil d’administration du Lycée, Jean Besson à l’assemblée générale de Cantal Passion, André Balthazar auprès des services du Lycée, divers membres du conseil à la cérémonie du 11 novembre en mémoire des anciens élèves tombés au cours des derniers conflits.

Il paraît nécessaire de faire aboutir les actions entamées, dans la mesure où l’évolution de la situation sani- taire le permettra, tout en poursuivant les réflexions pour améliorer la visibilité de l’amicale afin de renforcer ses effectifs. La situation financière est saine ainsi que le montrera le trésorier, les relations sont excel- lentes avec l’administration du Lycée et avec les professeurs avec lesquels l’amicale est appelée à travailler. La question essentielle demeure le renouvellement des membres et des instances dirigeantes. C’est une réelle difficulté à surmonter qui nécessitera certainement des initiatives originales.

Ce rapport est soumis au vote (voir infra p 3)

Rapport financier (J. Besson):

Principaux chiffres significatifs de l’activité financière de l’amicale (cf tableaux ci-joints) :

Le nombre de cotisations demeure relativement stable : 98 en 2018, 93 en 2019 (2325 euros contre 2450), Les actions en faveur des lycéens augmentent significativement en 2019 (1620 euros) en raison du versement des subventions 2018 et 2019 à l’association des Francs Joueurs,

Le poste réception est également plus élevé en 2019 (967 euros) en raison du nombre plus important de participants à l’AG. L’amicale participe traditionnellement pour une petite part aux frais de repas.

Le résultat fait apparaître un déficit de 1273 euros, conséquence des dépenses exceptionnelles rappelées ci- dessus,

Les réserves de l’amicale demeurent importantes à 7172 euros.

Rapport du contrôle des comptes (G. Durand) :

Je soussignée, Ginette Durand, atteste avoir vérifié les comptes de l’association des Anciens élèves du Lycée Emile Duclaux, le lundi 5 octobre 2020 à Arpajon-sur-Cère.

Après avoir contrôlé recettes et dépenses enregistrées depuis le dernier exercice, avoir vérifié les justificatifs correspondants et noté le déficit de l’exercice de l’année en cours, je peux affirmer que les comptes de l’association ont été bien tenus par le trésorier avec l’aide de Jean Besson. Aussi je vous propose de lui donner quitus pour cet exercice.

Fait à Arpajon-sur-Cère le lundi 5 octobre 2020.

NB : l’original de cette attestation est conservé dans les archives de l’association.

  • Le rapport financier est soumis au vote (voir infra p 3)

Fixation de la cotisation annuelle : Il est proposé de maintenir à 25 euros la cotisation annuelle à l’amicale.

(voir infra p 3)

  • Renouvellement du 1/3 des membres du Conseil d’administration :

Statutairement le Conseil peut compter 21 membres. Aujourd’hui 13 personnes siègent au Conseil d’admi-nistration.

Les membres dont le mandat est renouvelable sont : Jean-François Balthazar, Jean Besson, Jean-Paul Bonafé, Albert Daudé élus lors de l’Assemblée générale du 25 juin 2017. 4

Aucun des membres renouvelables n’est candidat à un nouveau mandat. La seule candidature au Conseil d’administration reçue est celle de Roger Valentin. Elle est soumise au vote.

Questions diverses : Le message suivant, adressé au Proviseur du Lycée, est communiqué pour information :

Monsieur le Proviseur,

Dans ces moments dramatiques où nos valeurs fondamentales sont mises en cause et où la figure du Profes- seur n’est plus respectée, je voudrais, par ces quelques mots, exprimer au corps enseignant et à l’ensemble de la communauté éducative, le soutien et la profonde sympathie des membres de l’Amicale des Anciens du Lycée Emile Duclaux.

Tous les anciens se tiennent aux côtés des enseignants dans leur difficile mission de formation de citoyens de plein exercice, leur présentent leurs plus sincères condoléances et vous prient d’être leur interprète auprès d’eux.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Proviseur, l’expression de mes sentiments respectueux. JF. Balthazar.

Suite à l’annulation de l’assemblée générale les votes ont été organisés par correspondance

Approbation du rapport moral : pour = 11 (unanimité) Approbation du rapport financier : pour = 11 (unanimité)

Maintien de la cotisation annuelle à 25 euros : pour = 11 (unanimité)

Renouvellement de 1/3 du Conseil d’administration :

Candidature de Roger Valentin : 9 votes favorables, 2 abstentions.

Conseil d’administration de L’Amicale des Anciens au 8 novembre 2020 :

  1. Balthazar André
  2. Bioulac Gérard
  3. Durand Maurice
  4. Faubladier Alain
  5. Fialon Georges
  6. Magrin Jean-Claude
  7. Mayenobe Christiane
  8. Peytavy Charles-Vincent
  9. Saintemarie Jean-Pierre
    10. Valentin Roger

Suite à l’élection du C. A. le vote pour l’élection du bureau a été organisé par correspondance

Le recensement des candidatures a donné :

  • candidat à la fonction de trésorier : Saintemarie Jean-Pierre
  • candidat à la fonction de vice-président : Durand Maurice
  • candidat à la fonction de secrétaire : Balthazar André
  • candidat à la fonction de président : Valentin Roger

8 votes ont été reçus, sont élus :

  • trésorier : Saintemarie Jean-Pierre 8 voix
  • vice-président : Durand Maurice 7 voix
  • secrétaire : Balthazar André 8 voix
  • président : Valentin Roger 7 voix

Fait à Aurillac le 7 décembre 2020 : le secrétaire, le vice-président, le président :

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Organisée à la demande du Service préfectoral aux
Associations, elle a pour seul objet une modification de l’article 15 des statuts.

Assemblée Générale extraordinaire du 22 décembre 2020

Article 15 actuel :

Le Conseil d’administration élit en son sein un bureau.

Ce bureau comporte un Président, plusieurs vice-Présidents, un secrétaire, un secrétaire adjoint, un trésorier, un trésorier adjoint.

Le représentant de chaque section locale peut siéger au bureau ; il a rang de vice-Président.

Proposition de nouvelle rédaction :

Le Conseil d’administration élit en son sein, annuellement, un bureau.

Ce bureau comporte au moins un Président, un secrétaire, un trésorier. Il peut être complété par un ou des vice -Présidents, un ou des secrétaires adjoints, un ou des trésoriers adjoints.

Le représentant de chaque section locale peut siéger au bureau ; il a rang de vice-Président.

En raison des mesures de prudence eu égard à la situation sanitaire, un vote par téléphone a été organisé au

sein du Conseil d’administration.

Ont répondu « présent » sept des neuf membres du C. A. :

  1. Balthazar André (secrétaire)
  2. Durand Maurice (vice-président)
  3. Faubladier Alain
  4. Fialon Georges
  5. Mayenobe Christiane
  6. Saintemarie Jean-Pierre ( trésorier )
  7. Valentin Roger (président) Excusés :
  8. Magrin Jean-Claude.C.
  9. Peytavy Charles-Vincent

A l’unanimité des « présents », 7 votes positifs donc, le nouvel article 15 est approuvé. Fait à Aurillac le  22 décembre 2020 : Le secrétaire, Le vice-président, Le président.

Assemblée Générale extraordinaire du 22 décembre 2020

Article 15 actuel :

Le Conseil d’administration élit en son sein un bureau.

Ce bureau comporte un Président, plusieurs vice-Présidents, un secrétaire, un secrétaire adjoint, un trésorier, un trésorier adjoint.

Le représentant de chaque section locale peut siéger au bureau ; il a rang de vice-Président.

Proposition de nouvelle rédaction :

Le Conseil d’administration élit en son sein, annuellement, un bureau.

Ce bureau comporte au moins un Président, un secrétaire, un trésorier. Il peut être complété par un ou des vice-Présidents, un ou des secrétaires adjoints, un ou des trésoriers adjoints.

Le représentant de chaque section locale peut siéger au bureau ; il a rang de vice-Président.

En raison des mesures de prudence eu égard à la situation sanitaire, un vote par téléphone a été organisé au

sein du Conseil d’administration.

Ont répondu « présent » sept des neuf membres du C. A. :

  1. Balthazar André (secrétaire)
  2. Durand Maurice (vice-président)
  3. Faubladier Alain
  4. Fialon Georges
  5. Mayenobe Christiane
  6. Saintemarie Jean-Pierre ( trésorier )
  7. Valentin Roger (président) Excusés :
  8. Magrin Jean-Claude.C.
  9. Peytavy Charles-Vincent

A l’unanimité des « présents », 7 votes positifs donc, le nouvel article 15 est approuvé. Fait à Aurillac le  22 décembre 2020 : Le secrétaire, Le vice-président, Le président.

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Actualité

 

Résultat du BAC 2020 : un taux de réussite de 100 % pour toutes les séries. Ces résultats exceptionnels résultent en partie des conditions particulières liées à la crise sanitaire.

 

candidats

Taux de réussite

Mentions

Taux de réussite

AUVERGNE

Taux de réussite

NATIONAL

série L

35 candidats

100%

(2019 : 96,80%)

  1. mentions TB
  2. mentions B
  3. mentions AB

98,3 %

97,5 %

 

série ES

83 candidats

100%

(2019 : 98,50%)

9 mentions TB

16 mentions B

98,3 %

98,4 %

     

36 mentions AB

   

série S

115 candidats

100%

(2019 : 97,20%)

24 mentions TB

36 mentions B

98,5 %

98,7 %

     

36 mentions AB

   

Total

233 candidats

100 %

 

98,4 %

98,4 %

(2019 : 97,50%)

21 image 5
Même si les résultats régionaux et nationaux n’atteignent pas les 100 %, ils sont en progression importante par rapport à 2019 (+ 6 points pour la Région, + 7 points au niveau National).

Effectifs 2020/2021 : Classes de Seconde : Evolu- tion Rentrées 2018 / 2019 / 2020

7 classes de Seconde dont l’effectif est de 36 élèves (Effectif global en diminution de 25 élèves par rapport à 2019 soit - 9 %, 1 classe de seconde

en moins).

7 classes de Première avec un effectif variant de 32 à 35 élèves, et un effectif total de 231 élèves (+ 3 élèves par rapport à 2019).

7 classes de Terminale avec un effectif variant de 31 à 34 élèves, et un effectif total de 226 élèves (- 9 élèves par rapport à 2019)

NB : Application de la réforme du Lycée et nouveau BAC pour les classes de Terminale, suppression des séries L / ES / S

Au total, le lycée compte 709 élèves – L’effectif global retrouve le niveau de 2018 ; en diminu- tion de 32 élèves par rapport à 2019 soit - 4,3 %, après une augmentation de 4,9 % en 2019 de 33 élèves par rapport à 2018)

Evolution des effectifs :

L’association sportive « LES FRANCS-JOUEURS »

Rapport d’activités 2019-2020 : « Une année exceptionnelle »

139 licenciés avec 67 filles et 72 garçons (106 licenciés avec 46 filles et 58 garçons en 2018-2019)

Comme les années précédentes, nous avons participé au championnat de district d’Aurillac avec les 5 Lycées du Bassin dans les activités suivantes : 3 équipes en handball cadets, juniors garçons et filles. 3 équipes en rugby cadets, juniors garçons et filles. 3 équipes en volley-ball cadets, juniors garçons et filles. Le cross. Le raid Cantal aventure. Le badminton .

7 titres départementaux, 2 titres académiques, 2 équipes qualifiées pour les Championnats de France, cham- pionnats annulés pour cause de confinement.

PALMARES

Niveau départemental :

Raid Cantal aventure 3ème place pour les juniors. Cross : 3ème

Rugby filles 2ème / Rugby cadets 1er / Rugby juniors 2ème

Volley-ball filles 1ère / Volley-ball cadet 1er / Volley-ball juniors 1er Handball filles 2ème / Handball cadets 1er / Handball juniors 1er Badminton : 1er

Niveau académique :

Volley-ball filles 1ère / Handball juniors 1er / Basket filles 2ème / Badminton 3ème

Bravo pour cette participation record en nombre de licenciés (+21 pour les filles et + 14 pour les garçons) mais aussi en nombre d’équipes engagées. Les résultats sont exceptionnels. Malheureusement nos élèves n’ont pas pu défendre les couleurs du Lycée Emile Duclaux lors des phases finales du Championnat de France.

En ce qui concerne le début d'année scolaire 2020-2021, seulement deux journées ont été organisées en Course d'Orientation. Nous avons proposé les activités Biathlon , Badminton, et Volley-ball tant que nous pouvions utiliser le gymnase dans le cadre du protocole sanitaire. Nous avons organisé une sortie ski de fond et raquettes au Lioran le 03/02/21. Une vingtaine d'élèves sont présents régulièrement à chaque séance. Pour le reste, l'animation de l'association sportive se limite à des entraînements en interne car toutes les rencontres sportives sont annulées. A ce jour, nous comptons 83 licenciés

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Hommage à Gérard Bioulac.

Gérard Bioulac, que le virus vient d’emporter, était un membre actif du conseil d’administration de notre amicale.

J’ai eu le plaisir de l’y côtoyer au cours de ces six dernières années. J’ai découvert un homme ouvert aux autres, modeste, toujours d’humeur égale. Participant assidûment à nos travaux, il abordait de façon résolument positive les dossiers qu’il acceptait de mener à bien. Représentant de notre amicale au Conseil d’administration du Lycée, il nous tenait régulièrement informés de la vie de l’établissement et entretenait d’étroites relations avec ses responsables qu’il avait connus, pour certains, dans sa vie antérieure de professeur d’anglais.

Depuis cinq ans, il organisait la participation de l’amicale à la journée « Portes ouvertes » du Lycée. Occasion, pour lui, de faire connaître notre association et ses actions aux parents des futurs élèves. Chaque année, il obtenait de nouvelles adhésions.

Il siégeait au Conseil d’administration de notre amicale depuis de nombreuses années.  En raison de ses divers engagements il n’avait pas voulu assumer de responsabilités au Bureau, malgré mes demandes réitérées, mais il nous faisait profiter de son expérience de la vie associative (Rotary Club, Banque alimentaire) et de son investissement dans les associations patriotiques dont Le Souvenir Français et l’Ordre National du Mérite.

En notre nom à tous, je renouvelle à sa famille l’expression de nos sincères condoléances et de notre profonde sympathie.

JF. Balthazar.


Petite information de La Maison des Lycéens.

Fin décembre 2020, la Maison des Lycéens (Le foyer socio-éducatif du lycée) a passé com- mande d’une vitrine qui, dans le hall du Lycée Duclaux, accueillera bientôt des instruments scientifiques anciens. Ces outils pédagogiques dorment depuis des décennies dans les armoires du « Bloc scientifique ». Certains proviennent du premier collège d’Aurillac, dans les murs de l’actuel  collège  Jeanne   de  la  Treilhe,  ils  y  ont  été  accueillis  par  l’élève  Emile  Duclaux : « Monsieur Appert, notre professeur, obtint un petit crédit et acheta des instruments. Ô le jour bienheureux où nous vîmes arriver par le roulage accéléré, qui était la petite vitesse de l’époque, les deux caisses que nous étions chargés de déballer ! ll y avait tant de choses que  nous n’avions jamais vues et qu’on regardait avec des yeux d’enfant pour leur nouveauté, avec des yeux d’adolescent pour leur mystère. »

C’est l’entreprise de menuiserie Vergne, à Arpajon sur Cère, qui a été choisie. M. Vergne travaillera à partir d’un dessin de M. Vinson, professeur d’arts plastiques au lycée (image ci-dessous). La vitrine est attendue à Duclaux au prochain printemps, nous en reparlerons, notre Amicale sera associée à ce projet.

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Les élèves écrivent

À vos plumes et Graines de poètes, deux projets soutenus par l'amicale

Depuis 20 ans maintenant, les projets "À vos plumes" et "Graines de poètes", respectivement concours de nouvelles et de poésie, proposent aux élèves du lycée Émile Duclaux de soumettre leurs écrits à des critiques curieux et enthousiastes. Les délibérations du jury sont toujours des moments d'échanges uniques où la perspicacité rivalise avec l'analyse.

Chaque concours a sa pâte. À vos plumes, qui fête ses 20 ans cette année, donne l'occasion de raconter une histoire, de créer un univers. Être édité dans le recueil que le lycée fait paraître chaque année laisse aux participants un souvenir particulier, les témoignages des anciens candidats et lauréats qui nous parviennent à l'occasion des 20 ans du projet en sont la preuve. Une édition anniversaire, sous presse au moment où nous écrivons ces mots, doit mettre à l'honneur ces 20 ans de création.

Graines de poètes est un concours départemental. Les élèves de plusieurs lycées joutent depuis presque 20 ans pour proposer des textes courts et incisifs. Illustré par leurs pairs, le recueil Graines de poètes témoigne de la diversité de leurs inspirations.

En valorisant l'écrit à travers la création d'une nouvelle ou l'art du langage à travers la poésie, ces projets perdurent grâce à l'investissement de tous, élèves, organisateurs et partenaires.

L'Amicale des Anciens fait partie des anges gardiens de ces concours, toujours à l'écoute des organisateurs et soucieuse de récompenser les participants à leur juste valeur. Nous l'en remercions et souhaitons bon vent à son nouveau bureau !

Participation de l’Amicale des Anciens à « A vos plumes 2020 »

100 de participation à l'édition du recueil et 110 de bons d'achat à la librairie Point-Virgule.

60 pour le Prix de l'Amicale des Anciens :Poucoumiak Tø Zao Fluiz Farshneister de Maurin GILLES 30 pour le Prix du Public, Correspondance de Fanny THÉOL

20 au Grand Prix À vos plumes Chaos sentimental de Clara CELLIER

 21 image10Participation de l’Amicale des Anciens à « Graines de poètes 2020 »

210 de bons d'achat à la librairie Point-Virgule 60 pour le Prix de l'Amicale des Anciens

Le voyageur céleste de Severin LEBRETON 60 pour le Prix Graines de poètes  Exode poétique de Clara CELLIER

30 à chaque élève dont le poème a été sélectionné :

Le regard de Fanny THÉOL

Il vécut de Sébastien LAROQUE

Soir rouge de Léonie ESCUROUX

Mesdames Briat et Polfer

 

 

 

Marie-Hélène Lafon et le Lycée Emile Duclaux

Marie-Hélène Lafon est née à Aurillac en 1962. Jusqu’à ses 18 ans, elle habite une ferme du Nord-Cantal. Ses études

l’amènent à Saint-Flour puis la Sorbonne où elle obtient un doctorat ès Lettres. Aujourd’hui agrégée de grammaire, Marie

-Hélène Lafon enseigne les lettres classiques à Paris et travaille à son œuvre littéraire, depuis l’âge de 34 ans. Son département, ses rivières, sont les décors de plusieurs de ses romans : « Ces lieux façonnent des gens un peu verticaux, austères et tenaces… C’est un fond dont je ne me suis jamais départie, et le travail d’écriture, depuis plus de vingt ans, m’y confronte constamment […] ; ce nord du Cantal, ce pays perdu à mille mètres d’altitude, est fondateur. » (1) Cet écrivain original peaufine inlassablement ses écrits, en quête d'absolu : « Mon travail, c'est le corps-à-corps avec le texte, jusqu'à l'éreintement. Je lâche prise par épuisement. » Intarissable sur le sujet, elle renchérit : « Il faut que l'écriture soit la plus maigre possible. Je cherche à faire respirer la phrase, à la pousser à bout. Flaubert for ever !» (2)

En 2005 et 2012, invitée par les professeures documentalistes, Marie-Hélène Lafon est venue au lycée Emile Duclaux pour présider le jury du concours A vos plumes. Elle y est venue également deux fois pour travailler directement dans des classes avec des enseignants de français. En 2012, elle nous avait confié qu’elle écrirait une histoire où le vieux lycée d’Aurillac serait présent…

2020 est venue, avec pour cette auteure et son dernier roman le prix Renaudot ! Histoire du fils, un siècle de saga familiale entre Figeac, Chanterelle, Aurillac, et Paris. « Histoire du fils sonde le cœur d’une famille, ses bonheurs ordinaires et ses vertiges les plus profonds, ceux qui creusent des galeries dans les vies, sous les silences. » (3)

Dans le roman, le lycée (de garçons ou Emile Duclaux) est cité plusieurs fois. Il est le lieu de la rencontre entre deux des personnages principaux, Gabrielle Léoty et Paul Lachalme, dont naîtra « Le fils », André Léoty. Pages 155 et 156(4) vingt lignes sont consacrées à deux photographies. La première est celle de la classe terminale 1, en 1920-1921, au lycée Emile Duclaux.

Heureuse coïncidence, cette année 2020 fêtait les 20 ans du concours de nouvelles A vos plumes. Marie-Hélène Lafon a écrit pour Mesdames Briat et Polfer, professeures initiatrices et organisatrices du concours depuis deux décennies, une très belle préface au recueil paru en décembre dernier. La voici pour les lecteurs et lectrices du Bulletin de l’Amicale :

 
Vingt ans.

À vos plumes a vingt ans. Nous entrions dans le siècle et dans le millénaire ; nous en avons désormais grignoté deux décennies.

Des saisons ont coulé sur le Lycée Émile Duclaux, ses élèves, ses professeurs, ses proviseurs, et son cdi qui fut et demeure le lieu de la conjuration textuelle et l'épicentre du séisme narratif.

Des saisons ont coulé, des hivers plus ou moins carabinés, des printemps éruptifs, des étés capiteux, des automnes incommensurables. Les auteurs des nouvelles de la cuvée inaugurale ont largement plus de trente ans et inventent à Aurillac ou ailleurs dans le monde des vies que l'on souhaite à la mesure de leurs rêves.

Gageons que tous se souviennent, dans un coin d'eux-mêmes, d'avoir un jour osé, oser se lancer, y croire, commencer, suivre une piste, entrevoir un personnage, camper une situation, fo- menter un coup de théâtre, aiguiser un suspens, affûter un dialogue, peaufiner une chute carrément magistrale. Toutes et tous ont cherché le mot juste et sa juste place ; ils ont taquiné le point, la virgule, et peut-être même le point-virgule ou le point de suspension. Ils ont traqué le cliché et débusqué le truisme.

C'est du travail patient et têtu, c'est de la joie aussi, quand on sent que ça tient, que ça prend, qu'une tension s'installe ou qu'une émotion est dite et sera partagée sans être galvaudée ni bradée. C'est le métier de vivre qui rentre et l'horizon qui s'élargit. C'est une chance à saisir, un risque à courir et un luxe nécessaire.

  1. Le Pays d’en haut, entretiens avec Fabrice Lardreau, Paris : Arthaud, février 2019, p .11.
  2. PERAS, Delphine. La romancière Marie-Hélène Lafon s'impose. Portrait publié le 1/09/2009, Site www.lexpress.fr (consulté le 1 février 2021).
  3. Présentation du roman par l’éditeur Buchet. Chastel. Quatrième de couverture dans l’édition d’octobre 2020 (n° d’impression 96967 / ISBN 978-2-283-03280-0.) 4- Dans l’édition ci-dessus. R. V.

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 21 image12Voici la nouvelle Poucoumiak Zao Fluiz Farshneister de Maurin Gilles

Prix de l'Amicale des Anciens 2020

Guy était un prénom qu'il n'était alors plus commun de donner à un enfant. Notre Guy voyait par ailleurs son appellation enjolivée par le nom de famille « de Brûlé », qui sonnait beau et faisait tou- jours une impression des plus admirables. L'histoire voulut seulement oublier que ce nom venait d'un lointain ancêtre qui, pris d'une folie passagère, suicida sa noblesse en même temps qu'il fit connaître à sa cour un destin igné.

Guy de Brûlé, à l'heure de l'histoire, se trouvait profiter des dernières heures de sa minorité . . . en cherchant du réconfort féminin dans ce que l'ère numérique avait à lui offrir. Au même instant, le frère de sa voisine se mariait, le futur dictateur de l'Angola naissait, des milliers d'hectares de forêt se faisaient raser, et la mère de notre héros préparait deux gâteaux au chocolat pour l'anniversaire de son fils. Guy descendit l'aider une demi-heure plus tard et croisa alors fortuitement son père qui arrivait à l'instant.

« Mon fils ! Mon petit garçon, devenu mon grand garçon, que voilà devenu un homme ! Bon anniversaire à toi mon grand ! »

Ledit homme fut gêné par ces viriles embrassades avec son paternel, lequel semblait éprouver toute la fierté du monde en regardant celui dont il se disait le créateur et l'éducateur. Il est difficile, pour qui n'en est pas un, de supposer ce qu'un père doit se dire à cet instant précis où il prend conscience que son enfant n'en est plus un, que le bonheur de sa vie va partir chercher le sien, que tous ces incroyables moments passés appartiennent au passé. Quoi qu'il se pût produire dans les pensées de monsieur de Brûlé, il était une chose plus indéniable encore qu'elle n'était limpide : la fierté de l'homme à la vue de son enfant grandi était si intense qu'elle pulvérisa son cœur gonflé, dont les éclats transparents tombèrent avec mélancolie, comme les larmes chaudes qui se formaient en cachette derrière ses grosses lunettes. Il chargea ensuite le garçon de dix-sept ans et trois-cent-soixante-quatre jours et demi d'aller leur chercher du fromage, tout bon repas digne de ce nom comportant, selon leur propre définition, un moment de dégustation fromagère entre le plat de résistance et le dessert. Le fils, en bon garçon de bonne famille, et ayant reçu une éducation tout aussi bonne, ne se fit prier que trois fois avant de s'exécuter. Il oublia ses clés et sortit sans refermer la porte.

Afin de finir au plus vite son court périple, il attrapa le vélo qui allait lui servir de moyen de locomotion pour les cinq minutes le sépa- rant de la fromagerie. Guy se fit suer à gravir la côte impitoyable qu'il lui fallait emprunter pour arriver jusqu'au petit village de Port-Sainte- Foy-et-Ponchapt, mais alors que son objectif se rapprochait à vue d'œil, son pied se délogea de la pédale, et le garçon s'envola dans les buis- sons du bord de route, tandis que son vélo dégringolait la pente qui le ramènerait vers sa maison. Le jeune homme, après une rude bataille bras contre branche, parvint à s'extirper de son ravisseur feuillu, et se retrouva en haut d'un monticule qui menait vers un ruisseau longeant le bord du chemin.

Dépossédé de son vélo, Guy laissa un sursaut de rage le posséder, et roula sur lui-même jusqu'au lieu d'une baignade imprévue. L'eau était bien plus froide qu'il ne l'avait supposé, et seul son manque d'énergie le fit rester dans son bain glacé. Une fois habitué à cette tempéra- ture groenlandaise, le phoque sommeillant en lui voulut plonger sa tête pour se sentir pleinement immergé dans l'agréable froid doucement réconfortant et risquant de le tuer par hypothermie. Il le fit. Dans l'eau, il ferma les yeux pour ne se concentrer que sur ses autres sens et profiter des sensations ironiquement relaxantes qui lui étaient offertes. Se noyant dans le bonheur, il sentit peu à peu le fond boueux remuer sous son dos. Intrigué, il se releva et constata avec horreur ce qui remuait à l'endroit de sa sieste.

Devant lui se dressait désormais une chose qu'il serait flatteur d'appeler créature et glorifiant de nommer monstre. Son corps était aussi fluide que fangeux que piquant qu'écailleux que translucide qu'invisible qu'opaque. Elle avait des visages qui ressemblaient à tout sauf à des visages, et tout un tas d'autres excroissances ressemblant plus à des visages qu'à quoi que ce soit d'imaginable. Elle était d'un multicolore fade et sale, des mélanges hétérogènes de bleu jaunâtre et de rouge verdâtre coulaient et s'agglutinaient en caillots avec une telle incohérence que de nouvelles couleurs plus immondes et plus discordantes étaient créées. Elle était assez grosse pour que son atrocité ne puisse être évitée du regard, et assez petite pour que son abomination soit vue dans son épouvantable ensemble. Même l'odeur pestilentielle qu'elle dégageait était entièrement effacée, tant son physique, qui était sans doute mortel au sens le plus premier du mot, prenait le dessus sur tout l'univers lui tournant autour. Guy s'écroula, à la merci de l'évanouissement, et ferma les yeux pour survivre, quand il entendit une voix douce et mélo- dieuse s'adresser à lui comme le firent les sirènes à Ulysse :

« Bon anniversaire mon garçon ! Je vois en toi une âme pure et des ambitions louables, que dis-tu de cela : je t'offre trois vœux, comme mon pouvoir me le permet. »

Le quasi-majeur, qui était un être humain normal, voulut dans un premier temps lui poser une infinité de questions. Puis son instinct intervint et lui fit se dire qu'une chose aussi inconcevablement ignoble ne pouvait pas mentir. Satisfait de ce raisonnement d'une logique indiscutable, il demanda plutôt au prétendu génie :

  • Merci, c'est très gentil. Quelles sont les conditions générales d'utilisation et autres modalités de l'offre ?
  • Oh, une seule chose : un vœu ne te permet pas d'en demander plus. Seulement, évite si possible les pouvoirs susceptibles de créer des paradoxes en tout genre. Je m'en voudrais de faire connaître à l'univers une erreur système à cause d'un petit humain se croyant au-dessus des lois fondamentales. À part cela, je suis beaucoup moins restrictif que les autres génies : si tu me demandes le futur, la mort de quelqu'un, la résurrection de ce dernier, ou Green Lantern 2, je le ferai.

Le marché ayant l'air des plus honnêtes, Guy commença à réfléchir à son premier vœu. Instinctivement, il envisagea une richesse éternelle, mais les leçons apprises dans les livres et les films lui revinrent, et il choisit alors de demander ce qui était, selon ces mêmes films et mêmes livres, la seule et réelle clé du bonheur :

  • Ô génie, mon premier souhait est que tu me donnes l'amour. Je veux vivre l'amour le plus sincère et le plus réel qui soit, un amour parfait.
  • Aucun problème, seulement la convention veut que tu prononces mon nom en guise de sort magique…
  • Et quel est ton nom, ô génie ?
  • Déjà, arrête de m'appeler « ô génie », c'est flippant. Ensuite, mon nom est Poucoumiak Zao Fluiz Farshneister.
  • Heu, poucoumiactaozaflufarster ?
  • C'en est presque vexant mais je m'en contenterai. Voilà ton premier vœu exaucé !

À ces mots, Poucoumiak disparut et Guy se retrouva seul, trempé et frigorifié. À peine avait-il commencé à se questionner quant à la possible anormalité de ce qui venait de lui arriver, qu'il vit une nouvelle silhouette dans l'eau. Elle sortit soudainement, dévoilant aux yeux du garçon la chose la plus belle qu'il avait jamais vue. Bien que la nudité d'une femme en elle-même eût été un motif suffisant pour être la plus belle chose qu'il eût jamais vue, il fallut que celle-ci corresponde à l'harmonie parfaite entre son idéal féminin et ses fantasmes libidinaux : rousse avec une très forte poitrine. Celui dont le teint virait au rouge cerise se dit que le génie y était allé un peu fort, et le remercia grande- ment pour cela.

Après avoir perdu sa virginité dans le ruisseau dont il ne percevait plus la froideur, il décida de faire connaissance avec celle qui venait de lui faire passer quarante fabuleuses secondes. Ils parlaient, et plus il la découvrait, plus Guy était conquis, tant cette femme faite sur mesure lui convenait parfaitement. Il était absolument captivé : chaque action, chaque parole, chaque geste anodin, chaque ondulation de ses cheveux, chaque inspiration, chaque division des cellules de sa peau, tout était fait de façon à charmer le garçon. Ce dernier était alors déjà fou amoureux d'un idéal dont il ne connaissait le nom, mais pour lequel il aurait déjà été prêt à sacrifier ses biens, sa vie, et peut-être même ses deux derniers vœux.

Ils parlèrent longtemps, si longtemps que la nuit tomba, et le garçon devint majeur sans s'en rendre compte. N'osant rentrer chez lui, et voulant ne plus jamais se séparer de la femme de sa vie, il décida de l'inviter à s'enfuir avec lui. « Oh oui ! lui répondit-elle. J'ai une idée, faisons un tour du monde ! » Aussitôt l'idée fut-elle évoquée que les deux partirent en courant attraper le premier avion, ne se souciant pas de sa destination.

Leur épopée entre amoureux dura quatre ans. Pendant ces seize saisons, ils visitèrent tous les pays connus, rencontrèrent toutes les cultures, mangèrent de tous les plats, photographièrent les Sept Merveilles du monde, se baignèrent dans l'eau de toutes les mers, skièrent sur toutes les montagnes, contemplèrent tous les ciels étoilés, virent tout ce qu'il y a de beau dans le monde, et s'unirent à chacun de ces endroits. Ils s'aimaient toutes les nuits et dès qu'ils le pouvaient, dans tous les sens et en toutes circonstances, dans les étoiles comme sur des oreillers.

Les deux premières années leur amour ne faisait que croître, chaque seconde qu'ils partageaient était plus savoureuse que la précédente. Guy avait totalement oublié sa famille, qu'il avait abandonnée le jour de son anniversaire, et commençait même à oublier celui qui lui avait permis de connaître cet amour. La seule chose qui lui importait encore était celle aux côtés de qui il passait ses journées. La personnalité de cette fille était pleine de rebondissements et semblait changer, parfois du tout au tout, en fonction de l'humeur de son partenaire. Le jeune homme ne pouvait plus se passer de sa moitié, qui avait en lui une proportion bien plus importante qu'une simple moitié. Seulement, les deux dernières années, la courbe s'inversa. Ils s'ennuyaient à voir de nouvelles choses, ne rencontraient plus personne qui les intéressât et leur amour ne se renouvelait plus aussi bien qu'avant. Ils ne dormaient ensemble plus que trois nuits par semaine, puis deux, puis une, puis péchèrent par adultère. Un jour qu'ils grimpaient l'Everest, Guy entendit son amie l'appeler : « Il faut que je te parle. »

L'amour sincère ne peut qu'être passager, l'amour réel, aussi intense puisse-t-il être au début, finit toujours par s'estomper. Ce sont les conclusions que le nouveau célibataire était en train de tirer, seul au sommet de la montagne. Soudainement, il ne comprenait plus les raisons de son existence, et la falaise qu'il voyait en face lui semblait finalement être une échappatoire sensée aux malheurs qui allaient l'accabler, et auxquels il voulait obvier tant qu'il se sentait maître de ses actions, refusant de se laisser accabler par les peines de la dépression. Il s'approcha lentement, et alors qu'il n'était plus qu'à un pas de mettre un pied dans la tombe, il lui sembla écraser quelque chose de visqueux, dont la sensation sous le pied était si dégoûtante qu'il n'osa pas regarder sur quoi il avait marché. Néanmoins, il devinait le gluant détritus se dresser derrière lui, et la simple aura vomitive qui s'en échappait lui fit comprendre que la source devait être trop immonde pour ne pas être son génie.

  • Tu ne t'apprêtais quand même pas à te suicider en n'ayant utilisé qu'un seul de mes trois vœux, rassure-moi ?
  • C'est bête, je sais, mais je n'ai plus rien à demander, je suis déjà mort.
  • Si tu étais mort, tu ne serais pas là à me parler. Tu es encore vivant, et avec deux vœux te permettant de faire absolument n'importe quoi, je ne te crois pas assez idiot pour gâcher cette chance.
  • Tu as raison… Le bonheur est une quête inutile, je l'ai compris. Ne vouloir qu'une joie simplette était stupide en plus d'être égoïste. Génie, je sais quel est mon deuxième vœu : je veux que la planète soit sauvée, que nous puissions vivre dans un monde écologiquement stable.
  • Et le mot magique ?
  • Poucoumiacozowaflufarnesteirsh.
  • De pire en pire ! Estime-toi heureux que j'exauce ton souhait, petit veinard.

À peine le génie eut-il prononcé ces mots qu'une grande lumière blanche recouvrit le ciel, puis disparut presque instantanément. Guy se hâta de descendre de son mont, afin d'observer les conséquences de sa bonne action. Il ne trouva presque personne dans les villages sur son chemin, et finit par entrer dans un bar vide. La télévision était allumée et la chaîne d'informations nationale répondit au sauveur de la planète, lui apprenant en temps réel ce qui se passait à échelle mondiale :

« À l'heure actuelle, nous comptons déjà plusieurs millions de disparitions partout dans le monde, et bien qu'aucun cadavre n'ait encore été trouvé, il semblerait que près des deux tiers de l'humanité se soient comme volatilisés. »

La seule chose plus grande que l'horreur éprouvée à ce moment par ce christ génocidaire était la fascination de ce dernier face au pouvoir de Poucoumiak. Il eut un frisson : cet être hideux était doté de capacités littéralement divines. Son frisson se prolongea quand il réalisa l'ampleur de ce qui arrivait au monde.

Quand on apprend que l'on vient de supprimer dans les environs de quatre milliards d'êtres humains, il n'est pas chose aisée de prendre conscience de ce que cela représente. Pour vous aider, figurez-vous qu'il s'agit, à quelques mois près, du nombre de secondes dans cent-vingtsept ans. Voilà plus ou moins le nombre de vies que Guy a ôtées en une seconde.

Le garçon était donc perplexe quant à son geste, mais il comprit très vite que si cela était arrivé, ce n'était pas parce qu'il avait demandé au génie d'exterminer une grosse moitié des humains, mais au contraire car il avait demandé à sauver le monde. En y resongeant, il lui paraissait évident que ce sacrifice était effectivement nécessaire pour que la vie sur Terre soit préservée. Il en conclut donc qu'il était en fait le plus grand bienfaiteur de tous les temps, et qu'en déclarant publiquement être l'auteur de cette apocalypse, il serait adulé en sauveur par tous. Il s'illusionnait quant au bon sens de ses congénères, et quand il fut identifié comme coupable, on l'emmena à Paris pour être jugé. La peine de mort semblait être le minimum envisageable pour pareil assassin, et on décida de le tuer aux yeux de tous, par décapitation afin de rendre distrayant le spectacle, sur une place avec un grand obélisque, non loin des Champs-Élysées. Tout s'était passé si vite que le condamné n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Il avait utilisé son second souhait pour sauvegarder le monde, et il se retrouvait soudaine- ment accusé d'être le plus grand criminel de l'Histoire et prêt à rejoindre les portes du paradis, qui devaient encore être un peu encombrées depuis son généreux génocide.

Ce n'est qu'une fois sur l'échafaud de sa punition, alors que la tête et la vie d'un pauvre jeune homme comme tant d'autres allaient être injustement coupées, que celui qui ne voulait qu'aider comprit. Il comprit que les livres et les films lui avaient menti. Les plaisirs simples et la gentillesse n'ont rien à apporter. L'enfer, c'est les autres, et compter sur eux pour faire son bonheur est à peine moins absurde que de vouloir faire plaisir à d'autres gens que soi. Ces films et livres n'étaient que de la propagande, du lavage de cerveau pour détourner les enfants de la vérité : il n'y a rien à attendre de ce qui ne vient pas de soi. Gaspiller ses deux premiers vœux était une erreur : les gens nous veulent du mal quand on les aime ou c'est encore pire quand on les aide. Le seul réel accès au bonheur et aux plaisirs de la vie s'obtient grâce à nous-mêmes, les autres ne peuvent que servir d'outils pour notre satisfaction personnelle, ou alors nous utiliser comme objet pour la leur.

Lorsqu'il reçut cette éblouissante révélation, il se sentit soudainement doté d'une clairvoyance absolue. Il regarda les petits hommes s'agiter en bas de son estrade, et sourit en les imaginant devenir ses esclaves. Avoir tout ce monde juste pour le servir est infiniment plus intéres- sant que de n'avoir qu'une poignée de gens l'aidant par affection, comprit-il.

« Génie, viens, j'ai mon troisième vœu. » Aussitôt une forme baveuse, filandreuse, gélatineuse, poudreuse et spongieuse sortit du plancher. Elle se mit dans une position évoquant celle d'une boule de glace tombée sur le sol, tandis qu'une sorte de mucus de la couleur de la lèpre s'échappait par tous les pores de ce qui lui servait de corps, puis dégoulinait, formant autour du génie une flaque molle aux grumeaux fluorescents. Guy regarda l'abomination, supportant sa vue, et lui adressa un sourire complice.

  • Tu m'as l'air d'avoir grandement mûri depuis notre dernière rencontre, il t'est arrivé quelque chose ?
  • Oui, et c'est par votre faute. Ou alors c'est grâce à vous. Je ne sais pas quelle formule convient le mieux.
  • Tu me flattes ! Et alors, quel est ton dernier vœu ?
  • Fais-moi maître du monde. Rends mon pouvoir infini, ma grandeur inestimable et ma souveraineté totale. Je veux que tous les êtres de cette planète deviennent mes asservis sujets, que nul ne se sente assez téméraire pour oser me défier, qu'aucun ne se croie assez brave pour me résister, que personne ne se pense assez fou pour prononcer mon nom. Que tous les pays du monde deviennent ma propriété, mon terrain de chasse, ma suite parentale, le coussin de mon sofa. Que chaque individu devienne une de mes peluches, une poupée vaudou, un pion de mon échiquier, de mon jeu de dames, de mon jeu de go. Que ma vie soit longue, et que mon règne le soit encore plus. Que dans mille ans ce siècle soit appelé « l'Époque brûlésienne », et que l'on s'en souvienne comme la plus grande phase de terreur de l'humanité, et comme la seule fois cette dernière s'est vue unie sous la domination d'un seul et unique Empereur de la Terre. Je veux que mon statut soit plus celui d'un dieu tyrannique que celui d'un tyran de droit divin.
  • Voilà une requête qu'il me plaît d'exaucer. Et on dit ?
  • Pacomiactazofluzisfarnitaster.
  • J'espérais que tu réussirais au moins une fois… Enfin, voilà ton souhait exaucé, ô Empereur Suprême de Brûlé. C'était ton dernie souhait, désormais nous ne nous reverrons plus jamais, mais sache que ce fut un plaisir de jouer avec toi. Amuse-toi bien !

Le génie disparut pour de bon, et quand Guy releva la tête, les gens qui, une minute auparavant, s'apprêtaient à fêter son exécution étaient désormais agenouillés face à lui, dans l'attente de ses ordres, n'osant faire le moindre geste de peur de se faire tuer par leur roi. Celui-ci se leva et regarda son peuple avec une joie fortement teintée d'un méprisant dégoût.

« Ô misérables êtres à la vie sans aucune importance et dénués de tout pouvoir, vous dont je vais devoir me contenter comme peuple assujetti, j'espère que vous réalisez la chance qui vous est donnée de pouvoir être directement exploités par votre seigneur en personne. J'interdis tout ce qui ne me plaît pas, et ne vous autorise qu'à exister dans le but de m'obéir. Je désire avoir le temps de me divertir, et j'exige que l'on me divertisse. Faites tout. »

Le roi Guy de Brûlé mourut à quatre-vingt-onze ans, et tous ceux qui vécurent sous sa domination virent l'enfer comme un secours reposant. Guy, quant à lui, eut une vie comblée de passions et d'amusements. Il fit tout ce qu'il voulut, il n'avait qu'à demander quelque chose pour que l'on le lui procure et si rien n'était trouvé, alors les plus grands experts le lui créaient. Il goûta aux plaisirs ludiques, gastronomiques, charnels et festifs en quantités abondantes, et ne put jamais s'en lasser. Il vécut heureux.

Il y a une morale à cette histoire, mais elle n'est pas celle que vous croyez. Vous vous attendiez à une leçon de bonté, et voilà que je fais devant vous une apologie de la dictature, que je dénonce l'amour et l'altruisme, déclare qu'autrui n'apporte que malheur, cite Sartre au pre- mier degré. Je ne partage pas mon opinion, toutefois voyez comme je justifie ce qui semble opposé à toute morale : il suffit d'un conte orga- nisant les idées dans un ordre laissant croire à une évolution plausible, et je dis ce que l'on ne tolèrerait que je dise. Selon le point de vue, les notions de bien ou de mal trahissent leur subjectivité, s'inversant. Tout ce qui est dit peut être contredit, tout ce qui est argumenté peut être contre-argumenté. Tout est discutable, quand on prend le temps d'en discuter.

Maurin Gilles

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Exode poétique

Poème, sois mon vaisseau
Fends la bise, défie la mer
Égée Et laisse-moi naviguer
Sur l’Odyssée des mots

Emmène-moi loin de l’angoisse
Vers un pays de l’exotisme
Un domaine de l’érotisme
Une Asie du fantasme

Conte-moi l’essence des poésies
Terres d’ocre et de feu
Monts éclatants et infinis
Larges étangs et vastes cieux
Poème, sois mon vaisseau
Inonde ma raison le temps d’un mot
Fais de ma vie un songe impérissable
Poème, enivre-moi d’idéal

Clara Cellier

Prix Graines de poètes 2020

Le voyageur céleste

Égaré une fois de plus dans la ville,
J'observe les passants qui marchent et défilent.
De leurs visages je ne  saisis que la nuit,
Mais sous chacun des pas il n'y a que lui,
Éternel espoir dans les échos du pavé,
Mémoire chantant les sourires du passé.
Assis, mes rêves coulent sur le papier,
Las de l'entendre je voudrais lui parler.
Alors, pour ne plus l'imaginer je me lève,
Dès lors, il faut pour discuter que je m'élève.
Sur le chemin du Mont, je pense à ce qu'il est,
Un voyageur du monde, un marcheur des chemins,
Un coureur de jupons, un chanteur des sentiers,
Un libre dans l'immonde, avide de destin.
Tout juste arrivé au plus près des cieux,
Des espérances perlent sur mes yeux.
Je le rêve, vagabondant dans les nuages,
Cette fois parti pour son ultime voyage,
J'espère qu'il découvre de nouveaux paysages,
Et qu'il est heureux dans ce céleste pays sage.
De lui je retiens le goût de la découverte,
Certaines choses me dégoûtent certes,
Comme être pour toujours à sa vaine poursuite,
M'émerveillent aussi, d'un jour voir la suite...
Nuit est , triste lune mène mes pensées,
Et alors je me recouvrede mes maux...
Un sourire sous mes larmes vient se figer,
Grand-père, je nous vois bien danser dans ces mots

Séverin Lebreton prix de poésie 2020Amicale des Anciens


Les anciens élèves écrivent

La Corse impériale

Le matin, aussitôt que le dernier professeur était passé, qu’il avait vu ceux qui étaient ses confrères mais, pour lui, ses collègues, rejoindre leurs classes, et là-haut, tout au long des galeries, les enfilades d’élèves, il empoignait ce qui était son bâton de Maréchal et il se concentrait sur ce qui était sa charge spécifique sans laquelle l’établissement tout entier aurait été aveugle : il allait « chercher le courrier !... »

Et là, tous les jours, se répétait le mystère : quand il revenait, la matinée était avancée, très avancée. Le Proviseur piaffait, s’inquiétait toutes les cinq minutes de savoir « si Raffaelli était rentré !... ». Et il m’avait chargé d’une petite enquête.

Le début avait été simple. Quand notre homme, après avoir enfilé sa tenue de gala et pris le sac, filait jusqu’au Square, le suivre était presque un exploit. Il allait le vent et, si on avait bien regardé, tout au long de la rue, derrière son passage, on aurait deviné la petite fumée bleue de la course. Il plongeait dans le vieil Aurillac, affairé et distant, avec l’air concentré de celui qui est chargé de la mission essentielle. Il arrivait à la Poste et disparaissait dans la salle de distribution juste au moment où s’ouvrait la porte. Après, c’était au terme d’un temps anormalement long qu’il réapparaissait au Square, reprenait la rue du Lycée, suivait le trottoir de droite où, tous les jours, un vent de face semblait freiner son avance et un vent de travers demandait aux façades des maisons de le remettre gentiment dans l’axe.

Il avait découvert ma sollicitude et, suivant les jours, tout y passait : « Tu sais !... Le courrier ?... C’est lourd !... » Mais, devinant l’excuse un peu maigre, il avait invoqué un justificatif : « Les recommandés !... » Il avait même ajouté : « Les mandats !... »

Ma petite enquête m’avait montré que, des derniers, il y en avait deux ou trois par mois. Quant aux précédents, ils étaient pareils aux Tartares qui devaient attaquer le lendemain. J’avais cru bon de lui dire : « Tu devrais faire attention !... » Mais la tentation était trop forte et le Proviseur, peu convaincu par mon rapport, avait donc, discrètement, pris le relais.

Avec l’aide d’une relation à la Poste il avait constaté qu’une grande partie du courrier du Lycée était triée au départ par un autre compagnon, complice et intéressé. Les suppléments étaient embarqués dans la foulée. Nos deux complices s’escamotaient par une porte arrière et rejoignaient discrètement un petit bistrot tenu par le troisième de l’histoire.

Là, notre gaillard déposait le sac à l’entrée et, calés contre le comptoir, narrant à l’infini les mêmes histoires corses, les petits blancs se succédaient comme les unités le jour du quatorze juillet. Avait-il une contenance limitée ? Toujours est-il qu’il repartait heureux !... Pourquoi a-t-il fallu que, ce jour-là, sur le trottoir d’en face, le Proviseur l’attende ? Il est des jours où la vie est chargée de maléfices !...

Ce qui est sûr : ils ont pris au trot le chemin du retour. Depuis l’annexe, je les regardais arriver. Le Proviseur

marchait au milieu de la rue. Raffaelli avait retrouvé le trottoir. Mais un fort vent du Sud le propulsait, ce matin-là, à une vitesse qu’en temps normal il aurait jugée incongrue. Tout droit il avalait la rue, poussé par les éléments, la honte au front et- moralement- le pied au cul.

Et je n’ai pu m’empêcher de rire. J’avais cru l’entendre : « En la circonstance, Monsieur le Proviseur et moi-même nous pensons !... »

Philippe Roucarie, In Fenêtres sur Vie. Ed Créer.


Les professeurs écrivent

Nous remercions M. Alain Cayre, professeur de sciences économiques et sociales au Lycée Emile Duclaux, pour son autorisation à publier dans ce bulletin Le savant citoyen. En voici la première partie, la seconde et dernière sera pour le Bulletin 2022.

Le savant citoyen

Seule la vérité est révolutionnaire (Antonio Gramsci)

Peut-être, dans son immense talent, Emile Duclaux nous indique-t-il la voie à suivre pour parler de lui-même, lorsqu’il rédige en 1896 un livre de quatre cents pages : Pasteur, histoire d’un esprit. On reste déconcerté de n’y trouver aucune ligne sur la vie d’un des scientifiques qu’il estimait le plus. Ce qui intéresse Duclaux, chez Pasteur, comme il le dit lui-même dans son avant -propos, c’est l’esprit d’un savant:

« Sa vie scientifique a une admirable unité, elle a été le développement logique et harmonieux d’une même pensée.  Sans doute il ne savait pas, quand il faisait ses premières études de cristallographie, qu’il aboutirait un jour à la prévention de la rage. Mais Christophe Colomb ne savait pas non plus, en partant, qu’il découvrirait l’Amérique. Il devinait seulement qu’en allant toujours dans la même direction, il trouverait quelque chose de nouveau. Ainsi a fait Pasteur. Dès ses premiers travaux, il a eu devant lui un problème de vie, il a trouvé la route pour l’aborder, et depuis il a toujours marché dans la même voie, en consultant la même boussole. Sans doute il a traversé des pays bien divers où il a laissé sa trace. Mais il ne les cherchait pas, ils étaient sur son chemin, et la grandeur de ses découvertes fait que l’histoire de son esprit, même réduite à un procès-verbal, peut revêtir les allures d’un roman d’aventures qui serait vrai.(1) »

« Ainsi a fait Duclaux », aurait-on pu ajouter !

Dans ces quelques lignes, Emile Duclaux nous invite à aborder la vie comme une merveilleuse aventure où rien n’est figé à l’avance, où, loin des dogmatismes, à l’aide d’une simple boussole, sur un esquif fragile, il s’agit sans cesse de retrouver son chemin. Notons au passage ce premier trait d’humour : ce que va découvrir le chercheur n’est pas toujours l’objectif qui anime sa passion. (Christophe Colomb qui cherche les Indes finit par découvrir... l’Amérique). Mais là n’est pas l’important. L’important est l’acharnement qui anime le chercheur et sa boussole qui lui indique qu’il n’est pas encore temps de s’arrêter en chemin.

Comme les deux formidables découvreurs qu’il évoque, une passion profonde, à n’en pas douter, animait aussi Emile Duclaux, qui l’a conduit à découvrir quelque chose d’inattendu, et, nous le verrons, d’immense. Quel fut son cheminement et quelle boussole le guida pour arriver à bon port ? Autrement dit, de quels outils sociaux et culturels la société de son époque l’avait-elle doté et qu’en a-t-il fait pour découvrir son Amérique ? C’est ce que nous allons nous attacher à dévoiler désormais.

Enfants de la Révolution

Comme le remarque le sociologue Alexis de Tocqueville, une des forces qui travaille en profondeur les sociétés mo- dernes est une formidable aspiration à la démocratie et à l’égalisation des conditions (2). Cette force est si pressante et puissante qu’au cours du XIXe siècle durant lequel Emile Duclaux va naître et vivre l’essentiel de sa vie, elle balayera deux Restaurations et deux Empires pour rétablir enfin la République, à l’époque où il est déjà un scientifique de renom.

En effet, la Révolution française a mis en mouvement des aspirations universelles à l’égalité et à la liberté qui se sont inscrites dans la conscience collective et ouvrent lentement le chemin vers une autre société.

C’est d’abord, d’une façon timide mais décisive, dans le domaine de l’éducation que s’inscrivent ces nouvelles valeurs. La Convention, en 1794, décréta « qu’il serait établi à Paris une École Normale (située rue d’Ulm), où seraient appelés, de toutes les parties de la République, des citoyens déjà instruits dans les sciences utiles, pour apprendre, sous les profes- seurs les plus habiles dans tous les genres, l’art d’enseigner ». Dans le prolongement, elle crée l’Ecole Centrale des Travaux Publics, future Ecole Polytechnique. L’enjeu politique est considérable. Il s’agit, dans l’urgence, de créer des établis- sements d’enseignement (qui deviendront vite prestigieux), afin de recruter une nouvelle élite de la nation, non plus selon le principe de la naissance ou de la cooptation, mais par la voie de concours, c’est à dire selon la compétence et le mérite.

Cela signifie, pour de nouvelles couches sociales, la bourgeoisie, mais aussi la petite bourgeoisie (de province en parti- culier), la possibilité pour ses enfants de pouvoir espérer l’accès à des fonctions interdites auparavant, et, pour la nation, un élargissement considérable du réservoir de compétences dont elle a besoin.

C’est dans ce nouveau contexte qu’Emile Duclaux, brillant collégien d’Aurillac, né en 1840, fils d’un huissier de justice et d’une épicière, réussit, à 19 ans, le concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm mais aussi celui de l’Ecole Polytechnique (cet étudiant hors du commun n’a que l’embarras du choix !)

Mais on pourrait multiplier les exemples édifiants. Pour ne prendre que quelques élèves illustres de l’Ecole Normale Supérieure : Pasteur est fils d’un tanneur d’Arbois, Emile Durkheim, d’un rabbin et d’une brodeuse d’Epinal, Jaurès a pour père un petit exploitant agricole de la région de Castres, et dans des cas plus extrêmes encore, Bergson est le fils d’un immigré juif polonais, compositeur et musicien, fraîchement installé à Paris, tandis que Péguy est celui d’un menui- sier et d’une rempailleuse de chaises à Orléans !

La nouvelle élite qui naît ainsi, le plus souvent fortement imprégnée de valeurs républicaines, doit s’imposer par sa compétence, dans une société où pourtant persistent encore longtemps le prestige du rang et la cooptation dans l’accès aux hautes institutions du pays (et en particulier dans l’armée).

Mais, contrairement à beaucoup d’autres, Emile Duclaux ne tire aucune vanité, ni aucune gloire personnelle de sa réus- site. Il n’est pas de ceux qui cherchent à faire carrière. Une passion profonde pour les sciences l’anime, et, très tôt (à l’âge  de 29 ans), il retient l’attention de Pasteur avec lequel il travaille avec exaltation. Il est avant tout ce chercheur, cet aventurier qui, armé d’une boussole poursuit son chemin. Mais cela ne l’empêche pas de garder à l’esprit ses origines modestes et d’observer avec lucidité les contradictions et les limites de l’ouverture démocratique de cette société bourgeoise qui se met en place sous ses yeux. Ses travaux scientifiques (qu’il s’agisse de ceux sur l’ankylostomiase (3) des mineurs ou sur la tuberculose) le conduiront, nous le verrons plus loin, à être nécessairement confronté à la condition misérable de la grande masse laborieuse. Pour ces citoyens, la liberté individuelle et l’égalité ne restent qu’un leurre, ils sont amenés à se vendre pour un salaire proche du minimum vital. Pour ces derniers, les choses ne s’améliorent qu’au prix de révoltes suivies de répressions sanglantes. (Emile Duclaux n’a pu ignorer le traumatisme d’un évènement comme celui de la Commune de Paris alors qu’il n’était encore âgé que de trente ans !)

Pour Emile Duclaux, le scientifique ne peut être indifférent à la condition déplorable de la grande masse des travail- leurs. Il s’intéresse à l’ankylostomiase des mineurs, à la tuberculose et un de ses derniers grands ouvrages portera sur L’Hygiène sociale (1902).

La condition des salariés ne s’améliore qu’au prix de révoltes suivies de répressions sanglantes. Le droit de grève n’est acquis qu’en 1864, le droit de s’organiser en syndicats, qu’en 1884 !

La une du journal L’Assiette au beurre, n°214 de mai 1905 (dessin de Jules Grandjouan), illustre, encore au début du XXe siècle, la violence des affrontements sociaux !

Quelques lignes sur l’école illustrent la réflexion critique qui anime Emile Duclaux. Et il est plaisant d’imaginer l’effet que produirait encore de nos jours, auprès des parents d’élèves, le discours qu’il ose tenir lors de la distribution des prix au lycée d’Aurillac en 1893 :

« Que veulent les parents et la société, faire des lycéens quelque chose. Quelque chose, c’est à dire médecins, avocats, fonctionnaires... N’est-il pas préférable de faire du jeune quelqu’un, car quand il sera quelqu’un, il deviendra toujours quelque chose. Etre quelqu’un, c’est à la fois avoir ouvert son esprit et exercé sa volonté. C’est à la fois s’être donné les moyens de choisir et de se décider vite, c’est être homme d’action en même temps qu’un homme de pensée. La pensée sans action est lâche. L’action sans la pensée appelle et rend possible un maître. Unissez l’action et la pensée, et voilà la liberté. »(4)

On relève dans ces quelques lignes la profondeur de la critique qu’il formule envers le système éducatif de l’époque. Il regrette que celui-ci ne soit pas conçu pour l’épanouissement des individus, mais dans un but purement utilitariste à la fois pour les familles et la société. Il est le lieu d’une compétition pour obtenir de bonnes places sociales en accumulant des connaissances. Sa fonction est d’inculquer la docilité et la contrainte et non de favoriser l’élévation et l’ouverture d’esprit. L’objectif n’étant pas de créer des citoyens autonomes et responsables qui réfléchissent, mais des êtres soumis. Soit en ayant accumulé un savoir, mais incapables d’avoir l’esprit critique et donc d’agir (ou de réagir), soit capables d’agir mais sous les ordres de quelqu’un. Autrement dit des individus, capables de bien servir la société dans le cadre d’une économie régie par une division autoritaire du travail, mais pas vraiment préparés à devenir des citoyens. Sans compter l’immense masse de la population totalement privée de l’accès à une éducation autre que primaire.

Emile Duclaux, on le voit, a le sentiment d’un immense gâchis. Il souligne bien que l’important n’est pas d’être quelque chose, mais de devenir quelqu’un : c’est-à-dire un être libre et responsable, un individu, à qui l’on doit vraiment donner sa chance et que l’on doit respecter quelles que soient ses origines.

Eloge de la différence

Pour cette nouvelle élite, on le comprend aisément, la notion d’individu a un sens. L’individualité est le complément indissociable de l’égalité (Cela aussi Tocqueville l’avait déjà remarqué !) L’individu existe parce que désormais, (du moins en théorie, compte tenu des réserves que nous avons précédemment formulées), ce n’est plus son groupe de naissance qui décide de ce qu’il doit être ou devenir : c’est lui-même qui selon ses compétences, doit construire sa place dans la société.

 Cela est particulièrement marqué et revendiqué par des groupes, tels les Juifs et les protestants, dont l’attachement aux valeurs de la Révolution est d’autant plus fort que pour eux, la persistance de leur différence n’est désormais plus incompatible avec la reconnaissance de leur appartenance à une communauté supérieure à toutes les autres : celle de la citoyenneté française. Ainsi l’individu, tout en ayant le droit d’appartenir à des communautés différentes et d’affirmer sa propre personnalité, s’intègre à une entité supérieure à l’intérieur de laquelle il est un être égal aux autres et dans laquelle il est pourvu des mêmes droits ainsi que des mêmes devoirs.

La République réalise cette chimie inédite de faire que l’un se combine en harmonie avec le multiple, et même plus que cela, que le multiple tire sa richesse de l’affirmation de la différence de chacun.

C’est un principe dans lequel un physicien, chimiste et biologiste comme Emile Duclaux se reconnaît parfaitement. Il a retenu des enseignements de Darwin et de Claude Bernard que la différence et la survie commune doivent être pensées ensemble. Pour le premier, il est impossible pour une même espèce de survivre en grand nombre sur un même écosystème, alors que cela est possible et aisé pour les membres d’espèces différentes vivant côte à côte (5). De même que, pour le second, les organismes élémentaires ne peuvent survivre séparés de leur environnement, l’individu ne peut se concevoir indépendamment de la société dont il fait partie et réciproquement6. Emile Duclaux l’affirme avec clarté dans une conférence faite à l’Association des Etudiantes :

« Tâchez, dit-il, au lieu de chercher à vous ressembler, d’être aussi différentes que possible les unes des autres pour avoir intérêt et plaisir à vous rassembler, et vous verrez que la forme restant la même, un monde nouveau apparaîtra en vous et par vous » (7)

Le sociologue Emile Durkheim ne dit pas autre chose lorsqu’il montre que pour survivre, les sociétés volumineuses et denses n’ont d’autre solution que de développer la division du travail, c’est-à-dire la différence dans la complémentarité (8). Ainsi est-il possible de comprendre que l’affirmation des individus et de la différence, loin d’être un obstacle à la survie et à la cohésion collective, en est la condition même.

Emile Duclaux, parce qu’il est imprégné des valeurs républicaines et parce qu’il est un scientifique, ne peut admettre le refus de la différence, le repli identitaire sur la tradition, le racisme, la xénophobie, la ségrégation sociale. Il ne peut que défendre les droits de chaque individu, de chaque cellule élémentaire de la société, apportant par sa différence, sa contribu- tion unique au bien-être collectif, tout en se fondant dans les valeurs communes de l’égalité et de la liberté. Ces deux principes en contiennent deux autres : ceux de la fraternité qui fait de chacun le complément nécessaire de l’autre, et de la laïcité qui a la capacité de concilier les différences dans la même identité.

« Une fois de plus, la police a pu faire une constatation, jusqu’à un certain point réconfortante : c’est que, dans la tourbe des agitateurs, dans la foule hurlante qui chante des refrains incendiaires, se rue sur les marchés pour les piller,  jette des pavés à la tête des défenseurs de l’ordre, renverse des voitures, élève des barricades, les vrais travailleurs sont extrêmement clairsemés et les citoyens français n’entrent que pour une infime proportion.

La plupart des manifestants arrêtés le 1er mai sont ou des Apaches, des repris de justice bien connus de la préfecture, ou bien des agitateurs étrangers qui reconnaissent l’hospitalité qu’on leur donne en fomentant le désordre et l’émeute.

N’était-ce pas encore un étranger, un Russe, cet anarchiste qui fut, jeudi dernier, au bois de Vincennes, victime de la bombe qu’il portait ?

Il est grand temps de prendre des mesures contre tous ces émeutiers, malandrins de Paris, ou agitateurs étrangers. Quelques rafles débarrassant Paris des premiers, quelques expulsions balayant les seconds hors de France. et le pays reprendrait vite la confiance et le calme dont il a grand besoin pour faire des affaires. »

Le Petit Journal illustré du 13 mai 1906

Très tôt, Emile Duclaux fait l’éloge de la différence et de l’affirmation de l’individu. Cette gravure et l’article qui l’ac- compagne, illustrent, encore au début du XXe siècle, à la fois le climat haineux qui règne alors dans la société française, contre tout ce qui est étranger et la brutalité avec laquelle est traitée la classe ouvrière, entassée dans des quartiers insa- lubres, ne pouvant accéder à la culture avec un revenu souvent limité au minimum vital. Le directeur de publication de ce grand journal populaire mettra son organe de presse au service de l’antisémitisme antidreyfusard !

La responsabilité sociale du scientifique

Le fait qu’Emile Duclaux ait été un des plus brillants scientifiques de l’Ecole Normale Supérieure n’est pas anodin. Dès sa création, comme on l’a vu, la raison d’être de cette école directement issue de l’Esprit des Lumières est bien de construire une nouvelle société où le savoir est conçu dans l’esprit de donner à chaque citoyen les moyens d’apporter, chacun dans son domaine de compétence, sa contribution à l’amélioration de la vie collective.

 Le fatalisme de la société de l’Ancien Régime dans laquelle les hommes devaient s’en remettre à des forces auxquelles il ne s’agissait que de se soumettre (la naissance, la religion, la coutume, la tradition), cède la place à la certitude que les hommes peuvent changer leur condition par la connaissance scientifique et la raison.

Dans tous les domaines, les élèves de l’Ecole Normale font preuve d’un engagement civique exceptionnel. Pasteur, et dans son sillage Emile Duclaux, Emile Roux, Paul Painlevé, Jean Perrin, Paul Langevin, tous ont pour préoccupation non une recherche qui resterait purement théorique, mais une recherche qui se construit dans l’action, sur le terrain, expéri- mentalement, au fur et à mesure des nécessités économiques et sociales qui se présentent.

Cette gravure représentant Emile Duclaux étudiant au microscope la maladie du vers à soie dans le laboratoire de Louis Pasteur à Pont Gisquet (près d’Ales), vers 1868 (Copyright : Institut Pasteur) est un magnifique hommage de Pasteur à son principal collaborateur. Elle est en effet une des très rares illustrations de son ouvrage de 327 pages Etude sur la maladie des vers à soie, publié en 1870.

Ainsi ne faut-il pas s’étonner de voir Emile Duclaux, trois étés durant, de 1863 à 1865, accompagner Pasteur à Arbois dans le Jura, pour l’assister dans ses recherches sur la fermentation du vin.

L’acidification du vin par des bactéries était une calamité économique à laquelle il fallait apporter une réponse qui fut trouvée en chauffant les solutions de sucre à haute température. Quelques années plus tard, c’est Duclaux qui invite Pasteur à effectuer des recherches visant à améliorer la qualité de la bière de la brasserie Kuhn à Chamalières. Entre temps, en 1866, tous deux se penchent sur l’épidémie de pébrine qui décimait les élevages de vers à soie, menaçant l’activité textile de régions entières. L’industrie de la soie fut sauvée !

Un peu plus tard, Emile Duclaux, très attaché à son Cantal natal, entreprend des études sur le lait et le fromage pour apporter les moyens aux producteurs d’en améliorer la fabrication et la consommation. Il applique au lait le principe du chauffage pour en éliminer les bactéries et le nomme la pasteurisation en hommage à son perpétuel collaborateur. Utilisant à nouveau les recherches faites avec Pasteur, il se lance dans une campagne de vaccination anticharbonnneuse pour protéger le cheptel...

On est fasciné par l’engagement permanent de la plupart des scientifiques de cette époque au service des hommes  pour améliorer leurs conditions de vie. Même si elle est fortement contrainte par les impératifs économiques que lui fixe une bourgeoisie conquérante, surtout soucieuse d’orienter leurs recherches dans l’objectif d’optimiser son efficacité économique et ses profits, la science et l’esprit scientifique ont aussi leur logique de développement autonome qui les conduit, au-delà des intérêts purement mercantiles, à aller de l’avant dans leur fonction de dévoilement de la réalité du  monde qu’elle soit matérielle, culturelle ou sociale.

Pour Emile Duclaux, le savant fait vraiment partie de la cité, il est un des moteurs, avec les hussards noirs de la République qui verront bientôt le jour avec les lois de Jules Ferry, du recul du fatalisme devant les aléas de la vie, des peurs irrationnelles et des superstitions.

Dans la lumière de Pasteur ?

On peut regretter que le génie exceptionnel d’Emile Duclaux ait été quelque peu occulté en raison de la présence écrasante de Pasteur. Dans leurs recherches et interventions pratiques sur le terrain, il apparaît souvent comme l’éternel second qui travaille efficacement, mais à l’arrière plan, à la gloire du maître. Il est vrai qu’il doit beaucoup à Pasteur qui l’initie à la recherche expérimentale dans son laboratoire de la rue d’Ulm. C’est auprès de lui qu’il s’exerce aux joutes scientifiques, aiguise son esprit critique, au point d’aller quelques fois jusqu’à souligner ses insuffisances, posément, mais fermement. La complicité et le respect mutuel entre les deux hommes ne fait aucun doute. Pasteur sait qu’il peut s’appuyer sur son collaborateur pour poursuivre sans relâche les objectifs qu’il s’est fixé, au point de lui transmettre la direction de l’Institut qui porte son nom. C’est bien Pasteur, en toute connaissance de cause de leurs divergences, qui met en lumière Duclaux (ce qui en dit long sur les qualités qu’il lui reconnaît !) Ce dernier en retour lui témoignera une sincère reconnaissance en lui consacrant un ouvrage conséquent dans lequel il exprime sa fascination pour son audace et son intuition scientifique.

Cependant, les deux personnalités sont très dissemblables. Pasteur recherche la reconnaissance sociale par ses publications permanentes, ses joutes scientifiques très médiatisées à l’Académie de médecine face à d’autres chercheurs qui avan- cent des thèses auxquelles il n’adhère pas (comme il le fera contre Bertilhon à propos des ferments solubles ou contre Pouchet à propos de la génération spontanée). Pasteur se singularise surtout par sa volonté parfois un peu précipitée d’être le premier à mettre au point un vaccin, comme il le fit pour le vaccin antirabique. Pasteur apparaissait comme le sauveur des marchands de vin et de bière, celui des éleveurs de mouton, de vers à soie. Le bon Pasteur qui veillait à sauver les Français des nouveaux envahisseurs (d’autant plus féroces et sournois qu’invisibles), qu’il avait découverts : les micro-organismes prédateurs, dont il avait fait son champ de bataille victorieux. Ainsi, Pasteur, bon père, catholique pratiquant, incarnant le génie vivant de la nation française fut-il comblé d’honneurs par Napoléon III, dont il fut un fervent admirateur. Face à cela, Emile Duclaux était plutôt une personnalité discrète, modeste, imprégnée de valeurs laïques et républicaines. Mais ce n’était là qu’un aspect de la différence entre les deux hommes.

Si Emile Duclaux a, à la fois, une relation d’admiration et d’attachement eu égard à Pasteur, il s’en différencie à plu- sieurs reprises de façon explicite et assez spectaculaire, en particulier sur le problème des ferments solubles où il trouve l’argumentation de ce dernier un peu faible, et, sur la controverse à propos de la génération spontanée qu’il juge être une question trop sérieuse pour être évacuée par quelques expériences trop hâtives qui ne sauraient être décisives.

Il n’est pas anodin que sa somme de 400 pages sur Pasteur, histoire d’un esprit (1892), ne comporte aucune ligne sur la personnalité, ni sur la vie privée de Pasteur, mais soit entièrement consacrée à son cheminement de chercheur et se termine de façon visionnaire (soulignée dans le texte ci-dessous), avec une double mise au point : une reconnaissance appuyée à un autre génie, Claude Bernard, fondateur de la physiologie, et une ultime réfutation de la thèse de génération spontanée :

« Un microbe peut être inoffensif pour l’espèce qui le porte, et ne pas l’être pour d’autres dont la résistance n’est pas organisée de la même façon. On comprend qu’il peut être funeste à l’animal jeune, dont les phagocytes ne sont pas aguerris, qu’il puisse se développer là où les phagocytes sont peu nombreux, et non là où il en trouve beaucoup et de plus exercés, etc. Et tout cela se fait par l’intermédiaire de sécrétions cellulaires, c’est-à-dire par des moyens de l’ordre physico-chimique. On voit que Claude Bernard et les physiologistes qui redoutaient de voir Pasteur réintroduire dans les sciences la vie comme cause occulte avaient en lui non un ennemi de leurs doctrines, mais un puissant allié. On voit ainsi que les médecins avaient raison de le traiter de chimiste. Ils avaient tort seulement de prononcer ce nom d’un air dédaigneux. Avec Pasteur la chimie prenait possession de la médecine. On peut prévoir qu’elle ne la lâchera pas».(9)

Ces commentaires révèlent un chercheur qui ne se contente pas d’agir, d’expérimenter : c’est aussi un théoricien qui tire les enseignements de ses expériences sur le terrain pour les inscrire dans un champ théorique beaucoup plus large. Ainsi, il s’inscrit clairement dans le sillage de la pensée de Claude Bernard auquel il n’oppose pas Pasteur. Il souligne le constat que la chimie et la physiologie ne se confondent pas, mais il affirme la chimie comme un outil utile au service de la physiologie, pour mieux comprendre les mécanismes qui régissent l’ensemble du vivant. Il développe ainsi une véritable réflexion épistémologique sur l’apport de Pasteur à l’activité scientifique en général, et, en ce sens, élargit considéra- blement la portée de son œuvre en la réintégrant dans le cheminement général de la physiologie.

Cette microphotographie (réalisée par le plus proche collaborateur d’Emile Duclaux, le Docteur Emile Roux) il- lustre une monographie d’Emile Duclaux, Le microbe et la maladie (10) . Elle : « représente, avec la fidélité d’une photographie traduite en gravure sans aucune intervention de la main de l’homme, une portion du mésentère d’un cobaye mort du charbon » (11).

Dans cet ouvrage, pages 28-29, Emile Duclaux écrit à propos de cette photo, le commentaire suivant :

« L’objectif photographique utilise et traduit par une impression, c’est-à-dire par une image qu’on peut rendre persis- tante, des rayons lumineux dont la longueur d’onde est près de trois fois plus petite que celle des rayons qu’utilise l’œil humain. Un objet de même dimension produira donc une impression plus durable sur les rayons photographiques que sur les rayons lumineux, et un objet plus petit donnera encore des images photographiques avec des dispositions de lentilles incapables de fournir des images lumineuses. La photographie peut donc nous montrer des détails invisibles, ou nous faire apercevoir des objets que nous ne voyons pas. Il y a beaucoup de territoires à découvrir dans cette direction nouvelle, mais il nous suffit de viser les espérances légitimes que nous pouvons concevoir de ce côté, et nous revenons à l’étude du monde visible que nous connaissons le mieux, celui des bacilles »

On ne peut qu’être stupéfait de ces remarques qui montrent que Duclaux avait eu l’intuition bien avant leur décou- verte, de l’existence des rayons X. Encore une illustration de l’acuité de son génie scientifique !

C’est probablement cette approche pluridisciplinaire qui lui permet d’énoncer dès 1896, la thèse extrêmement auda- cieuse pour son époque, selon laquelle les cellules sont dotées d’une mémoire immunologique (on retrouve le chimiste) ou encore dans un article publié en 1886, d’avoir une intuition géniale sur l’existence des rayons X (on retrouve le physicien) et sur les perspectives immenses qu’ouvre pour la recherche et la médecine l’utilisation de la photographie encore naissante (radiographie et imagerie médicale).

Le sociologue Durkheim le rejoint pleinement en ce qui concerne l’apport que peuvent se procurer les différentes sciences entre elles, confirmant leur complémentarité et non leur cloisonnement.(12) Nous verrons à quel point ces acquis épistémologiques vont avoir, dans l’évolution d’Emile Duclaux, une importance décisive.

On peut d’autre part observer qu’Emile Duclaux enrichit considérablement l’approche de Pasteur sur la vaccination en la replaçant dans le contexte des milieux dans lesquels elle s’exerce, reprenant, en cela, une problématique chère à Claude Bernard !(13)

Sa vision, à la fois scientifique et sociale, beaucoup plus large, et quasi transdisciplinaire, le rend capable d’avoir un recul et un engagement critique que ne pouvait avoir Pasteur, dont la méthode a été sans doute exagérément, il est vrai, caricaturée par la formule : « Un symptôme, un microbe, un vaccin » !

C’est précisément cette vision plus large qui empêche sans doute Emile Duclaux d’être, sur le terrain scientifique, autant reconnu que Pasteur, car n’étant pas aussi strictement spécialisé et
facilement identifiable dans les domaines qu’il embrasse. A cela s’ajoute une démarche très peu médiatique dans sa façon de penser et de travailler.

Certainement son acuité visionnaire provenait de l’immensité des champs scientifiques qu’il maîtrisait : docteur en sciences physiques, chimiste, biologiste, professeur de météorologie à l’Institut Agronomique, spécialiste de l’économie rurale et de la capillarité des sols, administrateur remarquable à la direction de l’Institut Pasteur... Sa trandisciplinarité le conduit logiquement à mener une réflexion épistémologique sur la science en général.

1) DUCLAUX, Emile. Pasteur, histoire d’un esprit. Sceaux : Charaire, 1896. 

2) TOCQUEVILLE (de), Alexis. De la Démocratie en Amérique. 1836.
3) Maladie parasitaire, aussi appelée anémie des mineurs, provoquée par la présence de vers dans le duodéno-jéjunum.

4) Source : archives de l’établissement.

5) DARWIN, Charles. L’origine des espèces. Londres : Murray, 1859.

6) BERNARD, Claude. Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Paris : Baillère et fils, 1885.

7 Archives de l’Institut Pasteur.

8) DURKHEIM, Emile. De la Division du travail social. 8ème édition. Paris : P.U.F., 2007.

9) DUCLAUX, Emile. Pasteur, histoire d’un esprit. Sceaux : Charaire, 1896.

10) DUCLAUX, Emile. Le microbe et la maladie10 .Ed. G. Masson, 1886

11° DUCLAUX, Emile. Op.cit. p. 262

12) DURKHEIM, Emile. Les règles de la méthode sociologique. Paris : Alcan, 1895.

13) BERNARD, Claude. op.cit.

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Ouvrages d’Emile Duclaux

Etudes relatives à l’absorption de l’ammoniaque et à la production d’acides gras volatils pendant la fermentation alcoolique.

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 Thèse de Doctorat ès Sciences Physiques Paris : 1865.

Ferments et Maladies. Paris : 1882.

Microbiologie, in Encyclopédie chimique (Dir. Fremy M.). 1883.

Le Microbe et la Maladie. Paris : 1886.

Traité de Microbiologie. Paris : 1891-1901, 4 volumes.

Cours de Physique et de Météorologie. Paris : 1891.

Principes de Laiterie. in Encyclopédie Agricole et Horticole. Paris : 1892.

Le Lait, Etudes chimiques et microbiologiques. Paris : 1894.

Pasteur, Histoire d’un esprit. Paris : 1896.

L’Hygiène Sociale. Paris : 1902.

 


Chronologie succincte de l’histoire du lycée

1548 Volonté, exprimée par Jehanne de la Treilhe, de la création d’un collège à Aurillac (volonté appuyée par la donation de la moitié de ses biens.)

1550 (vers) Le collège naît, s’installe, mais vit difficilement dans des bâtiments situés rue de Lacoste. L’enseignement semble y avoir été donné par des prêtres séculiers, ou par des membres du Chapitre.

1618

La ville confie la responsabilité de l’enseignement aux Jésuites de Toulouse. -

1620

Le collège s’installe dans ses nouveaux murs, rue Saint Etienne.

1762

Départ des Jésuites.

1762 – 1792 Avant les troubles de la révolution de 1789, le collège est géré par la ville, certains ensei- gnants sont des religieux.

1789 – 1800 Les locaux sont utilisés diversement. Il y est même installé une manufacture de salpêtre ! 1793, le collège est fermé, il devient caserne. La réouverture, par la ville, se fait avec 154 élèves et cinq professeurs.

1807 D’importants travaux redonnent vigueur à l’établissement. Dans les années qui suivent, le conseil municipal demande en vain la transformation du collège en lycée.

1807 – 1878 En 1824, il est proposé de faire du collège un petit séminaire, la ville refuse. 1845, une demande de transformation en Collège royal restera sans suite. Dans les années 1850 Emile Duclaux fréquente le collège. L’Université prend en main l’établissement en 1867. En 1869 l’établissement fournit 19 bacheliers, mais, malgré les demandes, toujours pas de statut officiel de lycée.

1879 Transformation, actée, du collège en lycée de la République. 1887 – 1891 : construction du nouveau bâtiment dans l’enclos Falvelly.

1891 Déménagement du lycée dans ses nouveaux locaux et ouverture aux élèves le vendredi 2 octobre.

1904 Le lycée prend le nom de son plus éminent ancien élève, Emile Duclaux.

1911 Ouverture aux élèves du Petit lycée (Annexe actuelle) 1914 Le lycée accueille un hôpital temporaire.

1943 – 1949 Le lycée accueille les Ecoles Techniques de la Marine nationale. 1943 – 1957 Le lycée accueille l’Ecole Normale départementale des instituteurs. 1961 – 1964 Construction et ouverture aux élèves du Bloc scientifique.

1975 Le lycée perd le premier cycle secondaire mais, comme établissement de séries générales, s’ouvre totalement à la mixité.

2004 Marie-Noëlle Jeminet est la première femme Proviseure.

2004 – 2014 Importants travaux de restauration et restructuration.


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S’il vous plaît, vous qui avez au cœur un bon souvenir du lycée aurillacois, n’hésitez pas à nous joindre pour intégrer l’association. Elle manque fort, aujourd’hui, de volontés nouvelles. Son conseil d’administration, son bureau, doivent être élargis, complétés !

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